La brebis retrouvée
La
brebis sur les épaules, c’est dans le récit de Luc, Matthieu (18, 12-14) est
plus sobre et il commence par la question aux disciples : « Quel est
votre avis ? »… L’évangéliste ne parle pas de la réaction des
disciples, peut-être ont-ils trouvé un peu fort d’abandonner tout le troupeau
pour sauver celle qui s’égare. Je ne sais pas si c’est avant ou après que Jésus
avait dit que le médecin n’est pas pour les gens en bonne santé et qu’Il est
venu pour chercher les pêcheurs.
Comme
il est consolant pour nous aujourd’hui, alors que nous essayons de
« préparer les chemins du Seigneur » de savoir qu’Il nous retrouve
dans nos égarements.
J’ai
trouvé deux « avis » à méditer, d’abord celui de Sœur Véronique Thiébaut
qui ne parle pas du soulagement de la brebis, mais de la joie du berger qui se
réjouit pour elle : « Il en est ainsi de la joie de Dieu : elle
est tout entière orientée vers le bonheur de l’humanité, vers la capacité de
chaque personne à accéder à la vie pleine. En pleine difficulté, la joie de la
brebis ne peut jaillir que de la certitude qu’un berger la cherche, la
trouvera, prendra soin d’elle, la portera sur son cœur. Ainsi l’exultation des
hommes n’est qu’un écho à celle de Dieu… En ce temps de l’Avent, dans notre
monde traversé par tant de crises qui le défigurent, nos fontaines se
dessécheront si nous voulons puiser l’espérance et la joie avec nos propres
forces. Exerçons nous à les puiser plutôt à la source de l’amour de Dieu, à
l’assurance d’être aimés et accompagnés. »
Le second avis est celui du Père Joseph CHESSERON qui actualise la
parabole : « Nous vivons dans un monde qui, trop souvent, ne
donne de la valeur qu’à celui qui réussit, au gagneur, à celui qui tient la
vedette, mais qui est sans pitié pour le faible, le non rentable, l’inutile.
Cependant, des voix s’élèvent pour promouvoir une autre conception de l’Homme.
Je pense en particulier au mouvement ATD Quart Monde, ou encore aux communautés
d’Emmaüs où les laissés pour compte deviennent les acteurs de leur propre
développement. Même fondés par des prêtres, ces mouvements se veulent non
confessionnels. Qui peut nier cependant qu’ils soient profondément inspirés par
l’Evangile, qui met le petit, le pauvre, celui qui n’est rien, au centre de son
projet humain ?
Les chrétiens se doivent de rejoindre le combat de ceux qui partagent ce même
souci de la dignité de l’homme. Ils ont une motivation supplémentaire : Le
Christ auquel ils croient s’est fait lui-même petit parmi les petits, de sa
naissance dans une étable jusqu’à sa mort entre des brigands. Il a fait ainsi
cause commune avec les "damnés de la terre" pour que, selon la
volonté du Père, "’aucun de ces petits ne se perde.". Pour
réaliser cet idéal évangélique, le champ est aussi vaste que notre vaste
monde. »
« Jésus,
bon Berger, tu t’es fait homme pour rassembler tes brebis : tu es venu chercher
les égarées, guérir les malades, panser les blessées. Veille sur ton troupeau,
sur chacun de tes enfants ! Je veux apprendre de toi et participer à ton œuvre
du salut en conduisant vers le Père mes frères et sœurs qui se sont éloignés de
toi. Accepte ma prière et mes efforts pour aller à leur rencontre. Que mes
paroles et mes actions leur témoignent de ton amour ! » (Amélie Perroy, consacrée de Regnum
Christ)
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