Il faut qu'Il
grandisse et que je diminue
Jésus baptise, Jean baptise… Le juif avec qui les disciples de Jean
discutent a peut-être demandé la différence entre les deux baptêmes. Se
font-ils concurrence ? est-ce normal que Jésus attire tant de monde alors
que Jean l’a précédé, l’a lui-même baptisé, lui a rendu témoignage ?
Agacement, jalousie, réactions bien humaines mais malvenues pour un
véritable témoin. «Ce soupçon de rivalité apparaît quand le témoin, individu ou institution,
s’annonce lui-même jusqu’à prendre la place du Christ. Prétendant avoir le
monopole de la vérité, il écarte alors tout autre témoin que lui. »
(commentaire de Michel Bertrand dans « La Croix »). La véritable
attitude, celle que je dois adopter est celle de Jean : permettre la
manifestation du Christ et discrètement s’effacer, « Ce qui adviendra ensuite n’est pas l’œuvre
du témoin, cela ne lui appartient pas, c’est l’œuvre de Dieu qui seul
peut donner. » ( idem).
L’overblog « As-tu deux minutes » situe très bien cette attitude
du témoin : « Lui, il faut qu'il grandisse ; et
moi, que je diminue. Ce n’est pas un itinéraire non seulement extérieur
mais intérieur. Dans tout ce que le disciple pense, décide ou fait, il doit y
avoir de moins en moins de lui-même et de plus en plus de Dieu, l’objectif
étant de se soumettre entièrement à la divine volonté : voir avec les yeux
de Dieu, penser comme Lui, décider avec Lui, se laisser « agir » par
Lui, être un outil entre ses mains et comme l’outil ne pas tirer orgueil des
œuvres accomplies mais en rendre toute la gloire à l’Artisan. Arriver à pouvoir
dire avec l’apôtre Paul : « ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ
qui vit en moi » (Ga 2, 20). Pour en arriver là, il faut expérimenter nos
faiblesses, notre finitude. Les épreuves, les échecs, constituent des moments
privilégiés pour lâcher prise et laisser l’Esprit de Dieu agir en nous. C’est
ce que le Seigneur a dit à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit: car
la puissance se déploie dans la faiblesse », et l’apôtre d’en tirer la
conclusion pratique : « C'est donc de grand cœur que je me
glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du
Christ » (2 Co 12, 9). Jésus nous dit : « Heureux
êtes-vous lorsque l'on vous insulte, que l'on vous persécute et que l'on dit
faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi » (Mt 5, 11) car
alors nous diminuons et le corps du Christ grandit ainsi que le constate Tertullien : le
sang des martyrs est une semence de chrétiens (Apol 50). »
« Jésus, pardonne-moi pour toutes les
fois où je m’assois « à ta place » de roi et de juge, pour toutes les
fois où je considère que la situation devrait être autrement simplement parce
qu’elle n’est pas selon mon désir. Accorde moi de reconnaître ta voix. Accorde moi de reconnaître ton désir de pénétrer plus profondément dans ma vie
et dans mon cœur par ces petites situations. Accorde moi de vivre mon baptême
en union avec toi. » (Véronique Chevrier, consacrée de Regnum Christi)
Commentaires
Enregistrer un commentaire