« Il commença à les envoyer en mission deux par deux. »
Les apôtres sont envoyés deux par deux,
pour se soutenir, pour être plus fort, pour ne pas être confronté à soi-même
dans les moments de découragement. Si chaque chrétien se doit d’être
missionnaire, la Mission est première, elle est affaire d’Église, je dois
m’effacer derrière elle. À première vue, je me dis que les apôtres avaient une
certaine chance, ils avaient une bonne caisse à outils : autorité sur les
esprits impurs, pouvoir de guérison. Mais il fallait bien quelque chose
d’exceptionnel pour vivre un tel bouleversement, pour changer les mentalités,
pour passer de l’Ancienne à la Nouvelle Alliance. Alors pas de jalousie, chacun
reçoit en fonction de ce qui lui est demandé, nombreuses sont les paraboles
pour nous le faire comprendre.
À y bien regarder, les consignes s’avèrent
difficiles et exigeantes. Ne rien prendre pour la route (sauf ma canne !),
pas de pain, pas de sac, pas de pièce de monnaie. Déjà que je me vois mal
partir faire du porte à porte, même avec quelqu’un ; mais partir comme çà,
sans rien, sans argent ; je n’ai pas tellement l’âme d’un aventurier. Je
sais, certains le font, pas toujours pour la bonne cause, hélas ! Alors,
quoi retenir de cette consigne ? Que pour suivre le Christ, il faut s’alléger
du superflu, ne pas s’encombrer de l’inutile, faire davantage confiance au
Seigneur. C’est plus facile pour aller vers les autres, tout en respectant la
liberté de chacun, ce qui est déjà un beau témoignage.
Sœur Véronique Thiébaut trouve dans
cet «envoi» un programme pour tout disciple chrétien : « communauté contre individualisme,
sobriété contre consommation, humilité contre désir de s’imposer! ».
« Qui
suis-je, Seigneur, pour que tu m’envoies moi aussi annoncer ton Évangile à mes
frères ? Tu connais mes doutes et mes limites, tu sais mes faiblesses et mes
peurs. Je suis tenté de laisser cette tâche à ceux qui me semblent mieux
préparés que moi pour l’accomplir : les prêtres, les personnes engagées dans
les paroisses ou dans des familles spirituelles.
Et pourtant, j’entends l’Esprit qui souffle en
moi et me pousse à sortir de moi-même pour témoigner de ton amour auprès de
ceux qui n’en ont pas encore fait l’expérience. Sois celui qui vives,
travailles et pries en moi. »
(Amélie
Perroy, consacrée de Regnum Christ)
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