Avant qu’Abraham fût, moi, Je Suis.
Le dialogue est impossible avec les pharisiens. Ils ne cherchent pas à
savoir qui est vraiment ce Jésus, ils veulent démontrer qu’il n’est pas celui
qu’il prétend être, le Messie, le Fils de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’il
dérange, parce qu’il n’est pas comme eux, parce qu’en plus Il les critique et
les traite d’hypocrites, mettant en doute leur pratique et leur pouvoir (Jean
8, 51-59).
Aujourd’hui il y a encore du pharisien dans le
chrétien qui cherche qui est vraiment jésus quand il hésite à se conformer à sa
Parole, à la mettre en pratique, à ajuster sa vie à la sienne.
Mais voilà Jésus maintient malgré les accusations et
les menaces ; Il est le Messie, celui qui « réjouit Abraham »
car affirme-t-il « Avant qu’Abraham fût, JE SUIS ». Ses auditeurs
savent qu’Il s’affirme DIEU… et ils refusent de le croire.
Michel Bertrand, dans « La Croix »,
commente : « On a le sentiment que, pour ses accusateurs, le
dossier de son procès est déjà bouclé, son sort est déjà scellé, déjà sa croix
se dresse. Cela nous rappelle, s’il en était besoin, que la foi n’est pas de
l’ordre d’une évidence, d’un savoir démontrable, d’une vérité détenue et
imposée. Elle est une confiance, sans preuve raisonnable, en la parole du
Christ. Une parole que chacun est invité à « garder ». Non pas au sens de la
protéger et de la défendre comme une doctrine intangible. Mais une parole à
garder fidèlement dans son cœur et à incarner dans sa vie. Une parole vivante
qui, sans cesse, appelle à se convertir, à remettre en question les certitudes
que nous fabriquons, les idoles que nous servons, les pouvoirs humains que nous
défendons, parfois au nom de Dieu. Les exemples ne manquent pas dans
l’actualité. Quand des vérités, notamment religieuses, sont absolutisées, la
violence n’est jamais loin. Cette violence, qui conduira Jésus à la mort sur la
croix, n’aura pourtant pas le dernier mot. L’espérance du matin de Pâques est
pour quiconque garde la parole du Christ, Il ne verra jamais la
mort. »
« Dieu, Père Tout-Puissant, accorde-nous donc le sens exact des mots, la
lumière de l’intelligence, la noblesse du langage, l’orthodoxie de la
foi ; ce que nous croyons, accorde-nous de l’affirmer aussi. C’est-à-dire,
puisque nous connaissons par les prophètes et les Apôtres un seul Dieu, toi, le
Père, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, puissions aussi te célébrer comme
Dieu, et confesser à ton Fils, en tout égal à toi ». (prière de saint
Hilaire de Poitiers)
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