"À celui qui te frappe sur la joue
droite, tends l'autre joue".
Donner à celui qui demande, c’est assez normal pour un chrétien. Ecouter
celui qui veut nous emprunter quelque chose, si c’est possible de satisfaire sa
demande, quoi de plus naturellement humain et fraternel… Justement, il n’y a
pas besoin d’être chrétien pour faire cela, et bien des « païens »,
bien des « non pratiquants » pourraient nous donner des leçons dans
ce domaine. Tendre l’autre joue quand on nous frappe semble déjà plus
difficile ; ne suffirait -il pas de ne pas répondre, d’être simplement
« non violent » ?
En fait ce que Jésus me dit, c’est qu’il y a des règles, elles sont
nécessaires, mais il ne faut pas se contenter de les appliquer, il faut aller
plus loin, c’est la force du message chrétien. La loi du talion était un
progrès, elle évitait des excès ou des dérapages, ce n’est plus suffisant dans
la « vie nouvelle » apportée par le Christ qui a tout donné pour
nous. Il ne s’est pas contenté de tendre l’autre joue, Il a donné sa vie. Ce
n’est donc pas une simple image, proclamer la Bonne Nouvelle peut exposer à des
persécutions, c’est encore le cas dans certaines régions, ceux qui ne renoncent
pas à leur foi, qui vont jusqu’au martyre, mettent ces paroles en
pratique !
Alors oui, « à la surenchère de la haine, il faut répondre par la
surenchère de l’amour ». Devant ceux qui « abusent », il ne faut
pas refermer notre « disponibilité »,sans pour cela être naïf. Si une
demande est injuste ou agressive, la réponse, même négative, peut se faire en
des termes d’apaisement et avec patience.
Tout cela est plus facile à dire qu’à faire : « Évidemment,
suivre Jésus jusque-là, c'est dire adieu à toutes nos sécurités, ces pauvres
sécurités que nous appuyons sur des arguments de justice, sur des droits réels
à faire valoir, sur des compétences que nous voulons défendre, sur des rôles
qui nous flattent et que nous voulons garder. Ce risque évangélique réclame une
force que seul le Christ peut nous donner, la force de l'espérance, toujours
paradoxale ; un tel renoncement à l'agressivité, véritable folie aux yeux du
monde, ne peut être vécu que par amour, par un amour un peu fou lui aussi, voué
à Celui qui est source de tout amour. » C’est le commentaire
de « jesusaujourdhui.mariedenazareth.com » qui se termine
ainsi : « La disproportion grandira forcément dans notre vie
évangélique, entre nos droits et nos devoirs, entre ce que nous recevons et ce
qu'il faudra donner, disproportion douloureuse, révoltante même à certains
jours, disproportion qui ne sera corrigée que par le cœur de Dieu selon les
critères d'une sagesse inaccessible, et qui sont, eux aussi, des critères
d'amour. »
C’est dans une prière de chaque jour que je dois demander à l’Esprit
de vivre ainsi l’Evangile :
" Seigneur Jésus, parfois ta Parole me soulage
; aujourd’hui elle me défie. Ouvre mes yeux et mon cœur ce matin pour
t’entendre, pour m’entendre aussi et pour mettre ma vie à nouveau entre tes
mains."
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