Notre Père, qui es aux cieux
Après nous avoir indiqué comment prier « le Père qui est présent dans
le secret », Jésus nous invite à ne pas « rabâcher » et, comme
Il le dira un peu plus loin (Matthieu 7:21-23) «Ce ne sont pas
tous ceux qui me disent: “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le Royaume
des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les
cieux. » Il nous dit ici ce que doit contenir notre prière, reflet
certainement de la sienne.
La grande nouveauté est de s’adresser à Dieu comme à un Père, celui à qui
nous devons tout et à qui nous pouvons faire confiance, Il nous aime et nous
protège. Mais s’Il se veut proche, Il reste le Créateur, l’insaisissable,
« qui es aux cieux » est la façon de nous le rappeler.
Jésus propose d’abord d’exprimer notre adoration confiante à travers une
demande de reconnaissance universelle de ce Dieu Père, que son identité, son
« nom » soit reconnu par toute l’humanité et que chaque être humain
entre en relation avec Lui, attende son règne de justice et de paix. Qu’il nous
aide, par nos paroles et nos actes, à contribuer à ce que chacun fasse sa
volonté sur cette terre, comme elle est réalisée là où il n’y a plus de péché,
plus de transgression, ce que nous appelons « le ciel »
Confiant, nous pouvons demander à notre Père ce dont nous avons besoin pour
vivre selon ce que son Fils nous a enseigné. Qu’Il nous accorde ce qui nous est
nécessaire aujourd’hui, sans souci du lendemain comme les oiseaux du ciel,
« ils ne font ni semailles ni moissons… et votre Père céleste les
nourrit » !
Et le « pardon » Nous avons besoin d’être pardonnés, que nous
soyons miséricordieux comme Lui, qu’Il nous donne ce courage et cette force de
pardonner à nos frères et sœurs.
Enfin la tentation est à nos portes, elle y est depuis l’origine, elle est
la source de tous nos malheurs, elle se présente toujours sous des aspects
agréables… et nous sommes si faibles. Qu’Il nous protège et nous aide à vaincre
nos peurs, nos replis sur nous-mêmes, nos défauts afin de suivre celui qui
est « le chemin, la vérité et la vie » .
Méditant sur cette seconde partie du Notre Père, l’Oblate de l’Assomption
qui commente cet évangile écrit : « Le second groupe de demandes
descend jusqu’au plus profond de notre humanité. Il aborde nos besoins
vitaux : la faim, le pardon, le combat de la tentation et du mal. Chacun
de ces domaines me pose question. Ce sont autant de lieux de lutte. Je les vis
souvent comme une injustice, et c’est donc le cœur serré que je lis ces lignes.
Ces demandes vont à l’essentiel et m’invitent à la confiance. Finalement, je
crois que la réalisation du « Notre Père » en ces enfants est à
chaque fois un miracle que je peux contempler sur le visage de ses saints
modelés par cette école de prière selon le cœur du Seigneur. »
Une dernière pensée, « Notre Père » est cette prière universelle,
elle est commune à tous les chrétiens, nous n’avons tous qu’un seul Père. Quand
je prie Notre Père, je prie pour l’unité de tous les chrétiens.
La Pasteure Carolina Costa écrit : « Lorsque je dis cette
prière personnellement, voici ce que j’entends par-delà les mots habituels…
Notre Dieu Papa et Maman qui habite dans le ciel,
au-dehors et au-dedans de notre cœur,
Que Ton Nom reste toujours un mystère infini à respecter,
Que Ton Royaume de paix se déploie en nous,
Que Ton Amour et Ta joie s’établissent en nous et autour de nous.
Donne-nous tout ce dont nous avons besoin pour vivre aujourd’hui.
Pardonne -nous nos manques d’amour,
Comme nous aussi, nous pardonnons celles et ceux qui nous ont blessés.
Préserve -nous de ce qui nous divise à l’intérieur
et délivre-nous de ce qui nous empêche d’être en relation avec nous-mêmes, avec
les autres et avec Toi.
Car Tu es Le tout-puissant d’Amour de toute éternité.
Amen »
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