La parabole
des talents fait partie de ces passages d’évangile qui me mettent mal alaise.
Et si ce troisième serviteur c’était moi qui enterre ses talents au lieu de les
faire fructifier ? Il n’a rien fait
de mal, mais parce qu’il n’a pas fait le bien, le Maître, pourtant
miséricordieux, « le jette dans les
ténèbres extérieures ». Et cette morale étrange : « Celui qui
n’a rien se verra enlever même ce qu’il
a ». Dans ma prière je demande alors au Seigneur qu’il m’aide à avoir
confiance et me donne la force de faire fructifier les talents qu’Il me confie.
Les
commentaires de Sœur Blandine Lagrut éclairent, pour moi, cette parabole d’une
façon nouvelle. Ce troisième serviteur, dit-elle, ne saisit
pas que le Maître lui fait confiance, qu’il lui confie un trésor dont il a la
responsabilité, mais « pensant n’avoir rien, il finit par tout
perdre ». Il a pris peur et la peur est mauvaise conseillère !
Sœur
Blandine explique ensuite que dans cette histoire, il manque quelque chose, il
y a un non-dit : «les serviteurs ont été témoins les uns
pour les autres des dons reçus ; mais entre eux, la solidarité fait défaut…Ensemble
ils devaient apprendre à devenir responsables du trésor ». Les deux premiers serviteurs auraient du aider le troisième à
réagir plutôt que d’avoir peur ; le troisième aurait du demander de
l’aide. Et d’ajouter : « Tel pourrait être le centre
silencieux de la parabole : nous avons besoin des autres pour nous rappeler le
don qui nous a été confié ».
La
confiance, la solidarité, le courage de faire appel aux autres pour donner le
meilleur de nous-mêmes ; et, comme conclue la sœur : « Et si c’était
vrai ? S’il nous fallait prendre au sérieux la capacité que nous avons à
relayer les uns pour les autres les appels, les dons que nous avons reçus de
Dieu ? ».
Voilà de quoi enrichir ma méditation.
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