Avent Jour 21 : Le mutismedeZacharie


 L’ange annonce à Zacharie que ses prières vont être exaucées, il va avoir un fils, et pas n’importe lequel, c’est celui qui va préparer la venue du Messie. Dieu met parfois du temps à répondre, mais première leçon : ne jamais perdre confiance.

Comme beaucoup l’auraient fait, Zacharie aurait pu écourter son service, sortir sur le parvis et raconter ce qui vient de lui arriver tout en laissant éclater sa joie. Au lieu de ça, il a un doute, il est bien trop vieux pour avoir un enfant, lui aussi demande un signe : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? ». Le doute, le tourment des plus grands saints a été le doute, il est donc normal de douter, la réponse arrivera dans le recueillement, dans le silence. « Tu seras réduit au silence et, jusqu’au jour où cela se réalisera, tu ne pourras plus parler, parce que tu n’as pas cru… » 

J’ai longtemps pensé que ce mutisme était une punition de Dieu en réponse à un manque de foi. En fait, avec beaucoup d’humour, Dieu donne à Zacharie neuf mois pour apprécier la nouvelle ! « Puisque Zacharie n’arrivait pas encore à se réjouir de cette bonne nouvelle, dit le père Roger Hebert dans un de ses sermons, Dieu allait lui laisser du temps pour comprendre. Mais pour être sûr qu’il ne perde pas son temps en bavardages inutiles, en questions stériles, mais qu’il utilisera ce temps pour réfléchir, prié, médité, il lui fait ce cadeau du silence. Dieu ne le punit pas, il lui fait le cadeau du silence. » 

De son côté, un pasteur commente : « Dieu ne se moque pas des gens mais Il les éduque. Dans son mutisme, la foi de Zacharie est mise à l’épreuve, elle s’affine. »

Voilà ce qu’il faut pour préparer la venue du Sauveur : savoir prendre le temps du silence, j’ai noté dans le message d’hier de notre évêque : « Le manque de temps est à la mesure de nos manque d’amour. Pas le temps d’écrire. Pas le temps de prier. Pas temps d’aimer !  Pourtant nous trouvons le temps pour faire du sport… Et surtout nous perdons tant de temps ! ».

« On pense ne pas savoir prier, disait le frère Roger Shutz, c’est dans le fond sans importance, car Dieu entend nos soupirs, connaît nos silences. Le silence est le tout de la prière et Dieu nous parle dans un souffle de silence, il nous atteint dans cette part de solitude intérieure qu’aucun être humain ne peut combler. » 

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