« Est-ce
que je suis, moi, le gardien de mon frère ? »
Répondre à une question par une autre
question est souvent le signe que je suis gêné pour répondre, que je veux
détourner la conversation. Suivant le ton c’est parfois une sorte de défi,
sinon d’agressivité, une façon de renvoyer l‘autre « dans ses 18
mètres ». Jésus a lui-même utilisé cette méthode pour confondre les
pharisiens : « de qui est l’effigie ? ».
D’un côté, Jésus veut dénoncer la mauvaise foi
de ses interlocuteurs ; de l’autre,
pour Caïn, c’est différent, c’est bien parce qu’il sait que c’est la jalousie qui a déclenché sa
haine et l’a conduit jusqu’au meurtre. Il sait qu’il a fait une faute, que la
punition est inévitable. Il veut gagner du temps : il ne sait pas où est
son frère, d’ailleurs son frère est libre, pourquoi s’occuperait-il de ses
affaires ?
Que Caïn soit condamnable, personne
n’en doute, mais, même si je n’ai pas péché contre mon prochain, j’ai une
certaine responsabilité envers lui, car il est mon frère : « étendant
la main vers ses disciples, Jésus dit, voici ma mère et mes frères. Car celui
qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui là est pour moi un
frère, une sœur, une mère » (Mt 12).
Ne pas être jaloux, ne jamais laisser
la haine envahir mon cœur, ne jamais me venger, bien plus, regarder l’autre
quel qu’il soit comme mon frère et lui venir en aide. Déjà Isaïe disait :
« partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison
les malheureux sans asile. Si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne
pas de ton semblable. » Autant d’attitudes charitables que le Christ nous
recommande de pratiquer : « j’étais nu, affamé, sans abri… »
Je n’ai aucune tentation de meurtre
envers qui que ce soit, mais je dois sans cesse me rappeler que, pour moi
aussi, « le péché est accroupi à ma porte. Il est à l’affût »,
Seigneur aide moi à le dominer.
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