15 Février 2021

 

« Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? »

Répondre à une question par une autre question est souvent le signe que je suis gêné pour répondre, que je veux détourner la conversation. Suivant le ton c’est parfois une sorte de défi, sinon d’agressivité, une façon de renvoyer l‘autre « dans ses 18 mètres ». Jésus a lui-même utilisé cette méthode pour confondre les pharisiens : « de qui est l’effigie ? ».

 D’un côté, Jésus veut dénoncer la mauvaise foi de ses interlocuteurs ; de l’autre,  pour Caïn, c’est différent, c’est bien parce qu’il sait  que c’est la jalousie qui a déclenché sa haine et l’a conduit jusqu’au meurtre. Il sait qu’il a fait une faute, que la punition est inévitable. Il veut gagner du temps : il ne sait pas où est son frère, d’ailleurs son frère est libre, pourquoi s’occuperait-il de ses affaires ?

Que Caïn soit condamnable, personne n’en doute, mais, même si je n’ai pas péché contre mon prochain, j’ai une certaine responsabilité envers lui, car il est mon frère : « étendant la main vers ses disciples, Jésus dit, voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui là est pour moi un frère, une sœur, une mère » (Mt 12).

Ne pas être jaloux, ne jamais laisser la haine envahir mon cœur, ne jamais me venger, bien plus, regarder l’autre quel qu’il soit comme mon frère et lui venir en aide. Déjà Isaïe disait : « partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile. Si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. » Autant d’attitudes charitables que le Christ nous recommande de pratiquer : « j’étais nu, affamé, sans abri… »

Je n’ai aucune tentation de meurtre envers qui que ce soit, mais je dois sans cesse me rappeler que, pour moi aussi, « le péché est accroupi à ma porte. Il est à l’affût », Seigneur aide moi à le dominer.     

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