« L’un de vous me livrera ». Le Fils de Dieu sait comment les événements vont se dérouler, Il est venu
pour cela en ce monde. C’est peut-être une façon de donner une dernière chance
à Judas ? Il est libre de choisir entre la fidélité et la trahison. «Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras ». Ils sont troublés par cette annonce, comment est-ce
possible ? Mais ils se savent faibles, ils s’endormiront au lieu de
veiller et prier avec Jésus au moment de son agonie ; aussi chacun se
demande si ce n’est pas lui qui trahira. Eux, qui ont tout quitté pour suivre
Jésus, qui ont vu ses miracles et suivi son enseignement ne sont pas parfaits.
Pourtant après la résurrection et poussés par l’Esprit-Saint, ils porteront la
Bonne Nouvelle « jusqu’aux extrémités de la terre » et donneront leur
vie pour elle. Quel encouragement pour nous aujourd’hui !
Trois
disciples se distinguent et nous donnent une image différente de notre rapport
à Dieu. Il y a d’abord Judas, l’appât
du gain est trop fort, il choisit l’argent, c’est l’image de toutes les
tentations auxquelles nous succombons. Judas s’est pendu. Pourtant il y a la
miséricorde de Dieu, il aurait pu revenir vers Jésus et implorer son pardon. Il
l’a peut-être fait au dernier moment, se rappelant le « fils
prodigue » ou ayant entendu la prière du « bon larron ».
Il y a Jean, « le disciple que Jésus
aimait », lui ne doute pas, comment trahirait-il le Maître qu’il aime tant
et dont il est tant aimé? Si Jésus aime toute l’humanité qu’il est venu sauver,
il y a des âmes qui ont la grâce d’être plus proches de Lui. « Il y a
plusieurs demeures dans la maison de mon Père » a dit Jésus et nous savons
qu’il nous sera demandé selon ce que nous avons reçu.
Il y a Pierre, le curieux, c’est lui qui
demande à Jean d’intervenir auprès de Jésus pour en savoir plus, peut-être
aussi pour être rassuré. Pierre le fougueux qui s’est déjà fait rabrouer par
Jésus : « Passe derrière moi Satan, tes pensées ne sont pas
celles de Dieu » ; qui a failli couler en voulant rejoindre Jésus,
parce que, à ce moment là, sa foi n’était pas assez forte ; qui dit
vouloir suivre Jésus, même si les autres ne suivent pas et qui se fait de
nouveau mettre à sa place : « le coq ne chantera pas avant que tu
m’aies renié trois fois.» C’est pourtant à lui que Jésus confie son Église,
peut-être parce que cette fougue il la mettra au service de sa foi, avec la
force de l’Esprit-Saint.
« Ô Jésus, nous
t’avons trahi, si souvent vendu, nié comme Pierre. Aie pitié, Jésus, Fils de
David, juste Juge. Vois la misère de ton serviteur, vois mon chemin de foi, de
charité et d’espérance, à l’école de cette vie, au cœur de ton Église. Tout ce
que tu as subi et que tu souffres dans le moindre de mes frères souffrants est
alourdi par ma faute. Je le regrette avec compassion. Aie pitié de moi qui ai
pitié de toi. Amen. » (Prière de Regnum Christi )
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