« Que voulez-vous me donner, si je vous le livre? »
Hier chez Jean, aujourd’hui chez Mattieu, nous avons le
récit du même repas. Avec le temps, les souvenirs s’estompent, chacun reteint
ce qui l’a marqué. Aujourd’hui, nous sommes avant le repas et Judas sent le
vent tourner, il pense se mettre du côté du plus fort et en même temps en
profiter. Attitude terriblement humaine, je pense à la collaboration pendant la
seconde guerre mondiale, on trahit et on livre juifs et résistants pour être du
côté du plus fort et en tirer des avantages. Il ne s’agit pas de juger, bien au
contraire et même de me demander, en fonction des circonstances, dans quel camp
je me serai rangé ? Question que pose aujourd’hui le Père Jean-Paul Musangania dans son commentaire : « Sommes-nous, comme Judas
Iscariote, des girouettes arrivistes, sensibles au vent qui tourne ? Ou,
résistants à tous vents, aimons-nous comme le Christ, jusqu’à donner notre
vie? ».
Hier
nous avions en plus le reniement de Pierre. D’un côté comme de l’autre il y a
trahison, mais les raisons sont
différentes et les attitudes opposées. Pour Judas il y a l’intérêt et
même l’hypocrisie « Serait-ce moi, Seigneur ? ». Pour Pierre, c’est la peur du
moment, la faiblesse humaine. Un simple regard de Jésus lui rappellera qu’il
avait été prévenu : « le coq ne chantera pas avant que tu
m’aies renié trois fois. » La honte l’envahit, il aime trop Jésus et ira
lui demander pardon. « Le remords peut nous tuer ou nous purifier ; notre capacité de croire que
nous sommes pardonnés est cruciale pour notre croissance spirituelle. Voilà la
différence déterminante entre Pierre et Judas. Après sa trahison, Judas n’a pas
envisagé la possibilité du pardon, il est donc entré dans des ténèbres
inimaginables. Pierre est passé de la honte de son triple reniement, aux larmes
du repentir ; il est ensuite devenu le rocher sur lequel l'église du Christ a
été fondée. » Extrait de «Un Moment Sacré», le même texte se termine par
cette prière : « Seigneur
Jésus, apprends-moi à reconnaître la
vérité de ma situation et à toujours me souvenir que tu ne me condamnes pas. Tu
m’invites à te suivre volontiers, libre et pardonné. »
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