31 Mars 2021

 

« Que voulez-vous me donner, si je vous le livre? »

Hier chez Jean, aujourd’hui chez Mattieu, nous avons le récit du même repas. Avec le temps, les souvenirs s’estompent, chacun reteint ce qui l’a marqué. Aujourd’hui, nous sommes avant le repas et Judas sent le vent tourner, il pense se mettre du côté du plus fort et en même temps en profiter. Attitude terriblement humaine, je pense à la collaboration pendant la seconde guerre mondiale, on trahit et on livre juifs et résistants pour être du côté du plus fort et en tirer des avantages. Il ne s’agit pas de juger, bien au contraire et même de me demander, en fonction des circonstances, dans quel camp je me serai rangé ? Question que pose aujourd’hui le Père Jean-Paul Musangania dans  son commentaire :   « Sommes-nous, comme Judas Iscariote, des girouettes arrivistes, sensibles au vent qui tourne ? Ou, résistants à tous vents, aimons-nous comme le Christ, jusqu’à donner notre vie? ».

Hier nous avions en plus le reniement de Pierre. D’un côté comme de l’autre il y a trahison, mais les raisons sont  différentes et les attitudes opposées. Pour Judas il y a l’intérêt et même l’hypocrisie « Serait-ce moi, Seigneur ? ». Pour Pierre, c’est la peur du moment, la faiblesse humaine. Un simple regard de Jésus lui rappellera qu’il avait été prévenu : «  le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. » La honte l’envahit, il aime trop Jésus et ira lui demander pardon. « Le remords peut nous tuer ou nous purifier ; notre capacité de croire que nous sommes pardonnés est cruciale pour notre croissance spirituelle. Voilà la différence déterminante entre Pierre et Judas. Après sa trahison, Judas n’a pas envisagé la possibilité du pardon, il est donc entré dans des ténèbres inimaginables. Pierre est passé de la honte de son triple reniement, aux larmes du repentir ; il est ensuite devenu le rocher sur lequel l'église du Christ a été fondée. » Extrait de «Un Moment Sacré», le même texte se termine par cette prière : « Seigneur Jésus, apprends-moi à reconnaître la vérité de ma situation et à toujours me souvenir que tu ne me condamnes pas. Tu m’invites à te suivre volontiers, libre et pardonné. »

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