Penauds, les
disciples se taisaient. Pour la deuxième fois, Jésus parle de ses souffrances
et de sa mort, passage obligé pour parvenir à la résurrection. Pendant ce
temps, ils discutent pour savoir qui est le plus grand. Un Messie souffrant est
incompréhensible et scandaleux. Ils ne retiennent que le triomphe du Royaume et
veulent savoir qui aura la première place.
Notre monde
ressemble à cette attitude, en plus grand et en pire. Sa logique est à
l’inverse de celle du Christ : se faire serviteur, savoir pardonner, être
artisan de paix. Saint Jacques écrit : « La sagesse qui vient d’en
haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde
en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. »
La source de
toutes les misères, de tous les malheurs, de « toutes sortes d’actions
malfaisantes », c’est bien, comme le précise encore Saint Jacques,
« la jalousie et les rivalités » qui mènent aux guerres et aux
meurtres…
Savoir se
mettre à la dernière place, savoir être comme un enfant, accueillir en nous cet
esprit d’enfance dont Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a si bien donné
l’exemple. Dans le commentaire de ce dimanche, Patrick Laudet écrit : « Si Jésus nous demande d’accueillir l’enfant en son
nom, ce n’est pas seulement pour bénir l’enfance et en célébrer l’attachante
beauté. Accueillir l’enfant, sa petitesse, sa fragilité, sa dépendance, son
manque (toute chose que notre temps supporte mal), c’est en profondeur
accueillir le Christ lui-même et à travers lui, se remettre devant le mystère
du Père, dont il est l’envoyé. »
« Seigneur
tout puissant,
tu n’as pas craint de te faire enfant parmi les hommes.
L’enfance est bafouée plus que jamais,
et tant en sont privés.
Envoie ton esprit d’enfance aux hommes de ce temps.
Répare les injures.
Au monde, donne la confiance et l’abandon des petits.
Donne-nous leur joie de vivre, leur joie à aimer. »
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