Désir sincère, simple curiosité, agacement
devant les rumeurs, crainte peut-être que ce personnage porte ombrage à son
pouvoir, toujours est-il qu’Hérode est à la fois vexé et perplexe, ce ne peut
pas être Jean le Baptiste qu’il a fait décapiter, alors « qui est cet
homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et bien évidemment,
imbus de son autorité, « il cherche à le voir ».
Ce passage d’évangile qui peut sembler
insignifiant donne lieu à deux sortes de méditations.
La
première sur ma propre façon de connaître Jésus, de chercher à le rencontrer.
Dans son commentaire du jour, le Père Nicolas Tarralle écrit : «
Notre désir de connaître ressemble à celui d’Hérode :
friand de sources et de détails, mais peu outillé pour les mettre en
perspective. Les mystères de la vie humaine – comme la naissance, la mort,
l’amour – ou le mystère d’une personne dont on fait connaissance ne s’éclairent
pas à partir de big data. Il faut aller à leur rencontre et en faire
l’expérience. Hérode semble avoir eu cet élan – il cherchait à voir Jésus –
mais sans être allé au bout. Soyons plus sages que lui : écoutons aussi la
réponse des Apôtres qui nous disent que Jésus est le Fils de Dieu. Nous
croisons immanquablement leur témoignage si, au lieu de scruter des
informations sur Jésus, nous allons à Sa rencontre. »
La deuxième piste de méditation est que nous avons besoin les uns
des autres pour connaitre Jésus : « Son chemin passe par le
chemin des autres ». C’est l’idée retenue par Jean-Luc Fabre :
« Peut-être que nous aussi, nous avons à nous rendre
compte que la bonne nouvelle de la vie passe aussi parfois à travers les
autres, leurs chemins. La bonne nouvelle ne nous vient pas que directement mais
à travers l'impact qu'elle peut avoir sur nos proches. C'est bien ce qu'aura
vécu Pierre grâce à André, ce qu'auront vécu les co-villageois de la
Samaritaine. C'est bien ce que vit Hérode d'une manière plus floue mais qui
reçoit quelque chose de l'attraction de Jésus à travers le témoignage des
autres.
Alors écoutons vraiment nos proches, soyons attentifs à ce qui
les touche, les amène à plus de vie, sachons en tirer profit pour notre propre
quête, loin de toute jalousie ou indifférence. Et, par ailleurs, sachons aussi
communiquer à nos proches ce qui nous touche, nous fait avancer sur le chemin
de vie. L'Evangile est aussi une réalité sociale qui se répand ainsi, par
l'impact qu'il a sur ses proches. Une grande ressource de la vie religieuse, de
la vie de partage au sein de l'Eglise. » (dans « Le jardinier de Dieu »)
« Seigneur,
dans ce passage d’Évangile, Hérode se demande qui tu es. Chacun de nous a envie
de savoir qui tu es. Te connaître, c’est « naître avec toi » : c’est aller avec
toi et s’abandonner à toi, se livrer à toi totalement et sans retour. Seigneur,
tu viens marcher avec moi, tu veux parler avec moi et tu veux que je te regarde
et que je te suive. » (R.C.)
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