« Nous devons nous rappeler que c’est en vêtant celui
qui est nu, en nourrissant celui qui a faim, en visitant le malade ou le
prisonnier que nous recevrons la clé du Ciel, car en eux Jésus-Christ est
présent. L’Église dans sa doctrine sociale met au centre « l’option
préférentielle pour les pauvres ». Pour nous chrétiens, il ne s’agit pas
d’abord de faire une bonne action ou de nous assurer l’éternité, mais de
comprendre profondément que les pauvres nous évangélisent comme cette femme qui
parfuma les pieds de Jésus. Les pauvres nous enseignent : ils sont nos maîtres
disait saint Vincent de Paul. »
Voilà ce que nous a écrit notre évêque à l’occasion de la
cinquième édition de « la journée mondiale des pauvres », elle est
fixée à l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique. Dimanche prochain, pour
clore l’année liturgique, nous fêterons « le Christ-Roi ». C’est en
rapprochant ces deux dimanches que Dominique Greinier nous livre son édito
consacré au « Roi des pauvres ». Texte que je trouve intéressant tant
pour notre réflexion que pour notre méditation :
« Ce rapprochement n’est pas fortuit. Il manifeste la proximité du Christ avec tous les pauvres. En effet, Jésus n’a pas été seulement du côté des pauvres. Il a partagé leur sort, jusqu’au bout. Les Évangiles témoignent qu’il n’a cessé d’aller à la rencontre d’hommes et de femmes ignorés, méprisés, tenus à l’écart : petits, sans-grades, enfants, étrangers, païens, mendiants, prostituées, lépreux, pécheurs publics, estropiés… Il leur donne la première place. Il met au centre ceux qui vivent dans les périphéries, ceux dont on ne veut pas entendre le cri de détresse, qui sont privés de parole à la synagogue, qui sont exclus de la communauté… Jésus s’affranchit des convenances en fréquentant des pécheurs, des hommes à la réputation sulfureuse, des femmes de mauvaise vie. Il rend visibles les oubliés de l’histoire, leur redonne une dignité. Il en payera le prix en étant lui-même ramené au rang d’un malfaiteur. Il subira un châtiment réservé aux parias de la société. Mais le mot de la fin n’est pas à la Croix mais au Dieu de la vie qui authentifie le message de celui qui n’a cessé d’annoncer la délivrance aux pauvres. Par la résurrection du Fils, le Père rend justice à l’humilié et à travers lui, à tous les humiliés de la terre. La Journée des pauvres est une invitation à prendre conscience que le Christ est le roi des pauvres. Un roi qui prend soin d’eux et qui nous invite à faire de même. »
« Seigneur, me voici devant Toi avec les
hommes et les femmes qui me ressemblent comme des frères et des sœurs :
les pauvres types qui voudraient bien en sortir mais qui n'en sortent
pas : les drogués, les paumés, les femmes de « mauvaise vie », tous
ceux qui n'arrivent pas à résister au mal, qui volent et qui tuent, tous ceux,
qui ont perdu la foi, l'espérance, la charité... et qui en souffrent. Seigneur,
Tu nous regardes encore de ce regard d'amour que Tu as jeté sur la femme
adultère, sur la Samaritaine, sur Marie-Madeleine, sur le brigand pendu près de
Toi. Des profondeurs où nous sommes enfoncés, Seigneur, nous crions vers
Toi : sauve-nous, puisque Tu nous aimes. Seigneur, Tu l’as dit, Tu n'es
pas venu pour les justes, mais pour les pauvres, pour les malades, pour les
pécheurs, pour nous. Seigneur, je nous confie tous à Toi, car je suis sûre de
Toi, je suis sûre que Tu nous sauves, je suis sûre qu'à chacun de nous, les
pauvres types, Tu vas dire le jour de notre mort : Tu seras ce soir avec
moi dans le Paradis, car il y aura un soir où Tu nous revêtiras de Toi,
Amen. »
(Sœur Emmanuelle)
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