Un trône, une couronne, un sceptre, la
pourpre et les dorures, les rayons de lumière… voilà les représentations du
Christ Roi ; mais Jésus dit à Pilate : « ma royauté n’est pas de
ce monde », ce n’est donc pas dans ces attributs qu’il faut chercher à
rencontrer le Christ-Roi, celui que nous fêtons pour conclure notre année
liturgique, celui dont nous avons suivi la vie et les enseignements de la
crèche à la croix.
Le face à face est saisissant :
d’un côté Pilate, le représentant de l’autorité terrestre, le politique qui
comprend vite qu’il n’a rien à craindre de ce soi-disant « Roi des
Juifs ». De l’autre, Jésus entre deux gardes, venu « pour rendre
témoignage à la vérité ». Le plus puissant des deux est à l’inverse des apparences,
le royaume de la vérité ne se dévoile pas dans le faste, il est humilité et
service. Ecouter sa voix nous fait découvrir cette vérité.
« Ce jour-là, commente Patrick Laudet, Pilate a mal regardé et mal
entendu la voix. Pour sauver une carrière, il a perdu un royaume. Un bien
émouvant royaume d’amour, dont le trône est en vérité une croix, du haut de
laquelle, pour chacun de nous, ce Christ-Roi donne sa vie et demeure en agonie,
jusqu’à la fin des temps. »
Je retiens deux autres passages de ce commentaire :
« Jésus est Roi, non parce qu’il dispose d’un
palais ou d’une armée mais parce qu’un jour, il aura définitivement et
totalement raison des forces effroyables du mal et de la destruction ».
« Car
sa puissance mystérieuse sur le mal ne sera jamais domination sur les hommes.
Si Jésus est Roi, c’est parce que lui seul peut agir au plus intime des
consciences, en respectant leur liberté, et que son règne s’établit dans les
cœurs. Lui seul dispense une vie mystérieuse, qui n’est autre que la vie même
de Dieu et celle de l’amour trinitaire. »
Et
pour terminer cette prière :
« Christ-Roi de l’univers, ouvre nos cœurs à
l’intelligence profonde de ton mystère, purifie toutes nos envies de pouvoir et
nos pulsions de domination. Sanctifie toutes les petites royautés humaines de
nos vies pour les mettre au service de ce grand Royaume d’amour où tu nous
espères. »
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