27 Janvier 2022 la mesure

 

Celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a !

Dans sa méditation Michèle Clavier attire l’attention sur la fin de l’évangile du jour. On croirait entendre un slogan de campagne électorale : « les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres plus pauvres ». Mais au lieu de condamner cette situation, Jésus semble l’approuver, après l’avoir illustrée par la parabole des talents. C’est choquant est c’est injuste ! Attitude impossible pour Jésus.

Jésus par ses paraboles cherche à changer notre regard sur Dieu, parfois en choquant. Il ne nous communique pas une information type journaliste rendant compte du dernier meeting d’un candidat, mais cherche à attirer notre attention sur l’attitude de Dieu. Il utilisera pour nous « la mesure » que nous utiliserons pour les autres : « Ne jugez pas, vous ne serez pas jugés », et nous le savons quand nous demandons « pardonne-nous comme nous pardonnons ».

Ici, Jésus veut nous faire comprendre, d’après Michel Cornuz que nous devons être dans une logique de grâce et non de peur, nous recevrons en abondance (au centuple) si nous faisons fructifier nos dons (si nous savons donner, partager, témoigner), la peur empêche d’agir. « Si Jésus dit cette parole choquante, c'est pour nous inviter à vivre dans cette confiance, ce risque et cette vie féconde, pour nous faire sortir de nos léthargies. Le but, c'est que, si nous nous identifions à ce troisième serviteur qui enfouit ses dons par peur, nous puissions changer d'orientation, et vivre dans la confiance qui produit une vie féconde. Parole qui bouscule donc, mais non pour enfermer dans une situation figée, mais pour produire une réponse et un changement afin que tous, dans ce temps d'absence du Maître, nous fassions fructifier les biens qui nous ont été confiés. »

De son côté, Michèle Clavier poursuit : «La logique de l’Évangile va souvent à rebours de tous nos raisonnements, les valeurs évangéliques sont subversives. Le Pape François explique cette « mesure » en faisant de la magnanimité une caractéristique du chrétien (Méditation matinale, 28.01.2016) et en nous appelant à « renverser le discours » pour oser « la révolution de la miséricorde » (Angelus, 24.02.2019). L’injonction de Jésus, dès lors, se comprend mieux : si notre cœur s’ouvre au Seigneur, Il peut le remplir de sa grande bonté ; si nous nous ouvrons à l’Amour, Il nous rend capables d’aimer. Comment nous accorder ainsi au diapason de Dieu ? Jésus le dit clairement : « Faites attention à ce que vous entendez ! ». Faire attention à la Parole, prendre le temps de l’écouter, de la méditer, de la prier : c’est elle qui nous façonne comme l’argile dans la main du potier (Jr 18). La « non-écoute », par contre, est « la racine du péché » (Benoît XVI, Verbum Domini § 26) puisqu’elle nous ferme aux bénédictions de Dieu. »

« Seigneur Dieu, force de ceux qui espèrent en toi, sois favorable à nos appels, donne-nous toujours le secours de ta grâce pour vaincre nos peurs et faire fructifier tes dons ; ainsi pourrons-nous, en observant tes commandements, vouloir et agir de manière à te plaire. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. AMEN. »

 

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