Celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a !
Dans sa méditation Michèle Clavier attire l’attention sur la fin
de l’évangile du jour. On croirait entendre un slogan de campagne
électorale : « les riches deviennent toujours plus riches, et les
pauvres plus pauvres ». Mais au lieu de condamner cette situation, Jésus
semble l’approuver, après l’avoir illustrée par la parabole des talents. C’est
choquant est c’est injuste ! Attitude impossible pour Jésus.
Jésus par ses paraboles cherche à changer notre regard sur Dieu,
parfois en choquant. Il ne nous communique pas une information type journaliste
rendant compte du dernier meeting d’un candidat, mais cherche à attirer notre
attention sur l’attitude de Dieu. Il utilisera pour nous « la
mesure » que nous utiliserons pour les autres : « Ne jugez pas,
vous ne serez pas jugés », et nous le savons quand nous demandons
« pardonne-nous comme nous pardonnons ».
Ici, Jésus veut nous faire comprendre, d’après Michel Cornuz que
nous devons être dans une logique de grâce et non de peur, nous recevrons en
abondance (au centuple) si nous faisons fructifier nos dons (si nous savons
donner, partager, témoigner), la peur empêche d’agir. « Si Jésus dit cette parole choquante, c'est pour
nous inviter à vivre dans cette confiance, ce risque et cette vie féconde, pour
nous faire sortir de nos léthargies. Le but, c'est que, si nous nous
identifions à ce troisième serviteur qui enfouit ses dons par peur, nous
puissions changer d'orientation, et vivre dans la confiance qui produit une vie
féconde. Parole qui bouscule donc, mais non pour enfermer dans une situation
figée, mais pour produire une réponse et un changement afin que tous, dans ce
temps d'absence du Maître, nous fassions fructifier les biens qui nous ont été
confiés. »
De son côté, Michèle Clavier poursuit : «La logique de l’Évangile va souvent à rebours de tous nos
raisonnements, les valeurs évangéliques sont subversives. Le Pape François
explique cette « mesure » en faisant de la magnanimité une
caractéristique du chrétien (Méditation matinale, 28.01.2016) et en nous
appelant à « renverser le discours » pour oser « la révolution
de la miséricorde » (Angelus, 24.02.2019). L’injonction de Jésus, dès
lors, se comprend mieux : si notre cœur s’ouvre au Seigneur, Il peut le
remplir de sa grande bonté ; si nous nous ouvrons à l’Amour, Il nous rend
capables d’aimer. Comment nous accorder ainsi au diapason de Dieu ? Jésus
le dit clairement : « Faites attention à ce que vous entendez ! ».
Faire attention à la Parole, prendre le temps de l’écouter, de la méditer, de
la prier : c’est elle qui nous façonne comme l’argile dans la main du
potier (Jr 18). La « non-écoute », par contre, est « la racine
du péché » (Benoît XVI, Verbum Domini § 26) puisqu’elle nous ferme aux
bénédictions de Dieu. »
« Seigneur Dieu, force de ceux qui espèrent en toi, sois
favorable à nos appels, donne-nous toujours le secours de ta grâce pour vaincre
nos peurs et faire fructifier tes dons ; ainsi pourrons-nous, en observant
tes commandements, vouloir et agir de manière à te plaire. Par Jésus-Christ,
notre Seigneur. AMEN. »
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