« Nous
espérions » … « Notre cœur n’était - il pas brûlant ? »
Il y a Cléophas et son compagnon, ils retournent à Emmaüs, ils
sont déçus et tristes, ils ont attendu trois jours, espérant le voir revenir
comme Il l’avait plus ou moins annoncé. Les femmes ont raconté quelque chose,
une vision, le tombeau vide, quelques compagnons ont constaté que le corps
n’était plus dans le tombeau, « mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Récit banal, criant de vérité, par rapport aux évènements de
l’arrestation et de la crucifixion de Jésus, « ce prophète puissant par
ses actes et ses paroles… Nous espérions que c’était Lui qui allait délivrer
Israël. »
Alors « l’étranger » leur reproche leur manque de foi,
leur rappelle que Jésus a souvent dit qu’Il devait « souffrir pour entrer
dans sa gloire ». L’étranger se lance dans une leçon biblique
« partant de Moïse et de tous les prophètes, Il leur interpréta… ce qui le
concernait. » Comme nous aimerions avoir le texte, mais pas de
magnétophone à l’époque ! Mais la parole les transforme,
leur « cœur était brûlant ».
Ecoutons, nous aussi, la Parole, elle transforme ;
reconnaissons Jésus à « la Fraction du pain » et mettons-nous en
route pour annoncer que Jésus est vivant !
Michel Bertrand écrit dans sa méditation : « Nous croyons sur parole ceux qui nous ont transmis la bonne nouvelle
de la résurrection du Christ. Mais parfois, l’espérance s’effrite sur la route
des soucis quotidiens, quand surgissent des violences, des haines, des guerres,
quand nous sommes confrontés à l’énigme du mal. Nous n’arrivons plus à
reconnaître sa présence tant il paraît absent, tant il y a de démentis
apparents à sa bonne nouvelle. Ce texte nous appelle à découvrir que
l’espérance chrétienne est une espérance paradoxale, qui n’efface pas
magiquement les souffrances. Elle rejoint les humains au creux même de ce qui
les désespère pour les faire « se lever » ; c’est le verbe de la
résurrection. Ainsi l’espérance chrétienne n’est pas le contraire du désespoir,
elle est sa traversée, accompagnés par Celui qui toujours fait route avec nous. »
« Nous avons marché ensemble vers Emmaüs
et nous croyons que tu es le pèlerin invisible parmi nous.
Toi, le Ressuscité, tu nous ouvres les uns aux autres
et tu fais monter en nous une joie et une force nouvelles.
Désormais dans nos Emmaüs de chaque jour,
nous ne voulons plus marcher sans toi
mais en tout, suivre le chemin que tu nous as tracé.
Chemin de justice et de paix, de vérité et de fidélité,
chemin qui nous conduit vers le Père et vers le cœur de chacun. » (Martin Hoegger)
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