Lazare et l’homme riche
Au catéchisme, on me parlait de « Lazare et du mauvais
riche », il n’est pas si mauvais que ça, puisqu’il pense à ses frères et
souhaite qu’ils ne partagent pas le même sort que lui. Jésus ne condamne pas la
richesse, Il attire notre attention sur le fait que le véritable enjeu est la
vie éternelle et qu’elle se gagne par l’attention aux autres, autrement dit
« en aimant son prochain comme soi-même ».
Dans la méditation d’Hozana je lis : « Ce que Dieu reproche à ce riche, c’est qu’il n’avait aucun égard pour le
pauvre qui pourtant se trouvait devant sa porte. Notre richesse matérielle doit
nous servir non seulement pour nos besoins mais aussi aux besoins de ceux qui
nous entourent. Lorsque Dieu permet à un homme de s’enrichir, pour ne pas s’y
attacher, il doit apprendre à donner. En effet, l’apôtre Paul nous fait ce
rappel en disant : “En toutes choses, je vous ai
montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se
souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de
bonheur à donner qu’à recevoir.” (Actes 20, 35) »
Nous aspirons tous au bonheur, mais le
vrai bonheur, celui de l’éternité, ne se gagne que dans la mesure où le
bien-être matériel n’est pas cause de notre malheur qui provient, comme
l’explique Amos de « l’égoïsme et de l’ignorance de la souffrance
d’autrui ».
C’est la 108ème Journée
Mondiale du Migrant et du Réfugié et le Pape intitule son message
« Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés »
En 2013, sur l’île de Lampedusa, le Pape
François disait déjà : « La culture du
bien-être, qui nous conduit à penser à nous, nous rend insensibles au cri des
autres. (…) Dans ce monde
de la mondialisation, nous sommes tombés dans la mondialisation de
l’indifférence. Nous nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, elle ne
nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire ! »
Le Père
Régis Grosperrin qui cite ces paroles du Pape nous dit que c’est le portrait de
l’homme riche de la parabole et ajoute «.
Qu’il nous ressemble, cet homme-là ! Il ne paraît pas être un méchant homme ;
il se soucie de sa famille et sans doute a-t-il cherché à ne faire de mal à
personne. Mais son arrivée en enfer révèle à quel point il s’est enfermé dans
son confort et sa bonne conscience, loin de la réalité qui l’entourait, loin de
ce à quoi Dieu l’appelait. Même là, pas un mot de repentir ! Et, voyant Lazare,
il ne reconnaît en lui qu’un coursier, une de ces personnes de l’ombre dont on
attend seulement qu’ils se hâtent de livrer nos commandes sans un mot. Comment
sortir de cette indifférence et cet égocentrisme qui accompagnent notre
culture ? Comment rompre cette anesthésie de la compassion et de
l’attention à autrui ? »
Faisons ce qui est en
notre pouvoir et prions :
« Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour.
Je suis l’aveugle sur le chemin ; guéris-moi, je veux te voir.
Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder.
Le pauvre a faim devant ma maison ; apprends-moi à partager.
Fais que je marche, Seigneur, aussi dur que soit le chemin.
Je veux te suivre jusqu’à la croix ; viens me prendre par la main.
Garde ma foi, Seigneur : tant de voix proclament ta
Quand vient le soir, et le poids du jour, ô Seigneur, reste avec
moi. »
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