« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la
terre ? »
Etonnant,
déstabilisant ce passage d’évangile. A première vue je pense : oui
Seigneur, Tu es venu apporter sur la terre le feu de l’amour de Dieu. A la
question de la paix, j’ai tendance également à répondre par l’affirmative, or Tu
ajoutes ; « Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. »
Je comprends que
ton Message, ta Parole, comme celle des prophètes, dérangent, ce n’est pas
facile à entendre, Tu dénonces les conduites hypocrites, Tu appelles à la
conversion, Tu demandes à faire un choix entre te suivre ou « sacrifier
aux idoles » (le pouvoir, l’orgueil, la possession, l’égoïsme…). Sœur
Cyrille termine son commentaire en disant : « Il nous apprend notre liberté: personne ne peut choisir de suivre
le Christ sans faire un choix libre. Certains nouveaux baptisés ont eu à faire
un choix radical, cela de tout temps et dans toutes les cultures. Et certains
choix de vie ont osé ce chemin-là. Liberté sans frein ni barrières, qui porte
témoignage de la liberté de Dieu, le Tout-Puissant qui s’abaisse devant le
petit, le pauvre, l’abîmé, la fleur des champs que personne n’a remarquée mais
qui a embelli la terre. »
Le Père Matthieu Boo d’Arc explique : « C’est au fond le paradoxe de la vie chrétienne. Une vie qui
promet en même temps le bonheur et la souffrance, la paix intérieure et la
division, la joie et l’angoisse. Ne cherchons pas, nous dit Jésus aujourd’hui,
une vie à sa suite sans renoncement, contradictions et souffrances. Ne
cherchons pas une vie qui serait pacifique et tranquille, paisible et douce.
Notre vie, comme celle du Christ, est une vie de désirs ardents, une vie
embrasée par le feu de la grace, qui brûle et réchauffe, exalte et fait
souffrir, réjouit et purifie. Une vie où nous sommes crucifiés et ressuscités
avec le Christ, notre seul modèle, notre unique amour. »
Je ne fais pas toujours les bons choix mais au moins je n’ai pas
à m’opposer à ma famille où à mon entourage, alors que certains doivent faire
ce choix. Le frère Benoît Terrenoir nous rappelle l’exemple de saint Paul : «Saint
Paul, lui aussi, a vu sa vie profondément dérangée par la parole du Seigneur.
La voix qu’il entendit sur le chemin de Damas a été le point de départ d’une
existence qui fut tout sauf tranquille. Il a dû abandonner non seulement sa
confortable position sociale de pharisien, mais jusqu’à ses rigides convictions
judaïques et ses amis. Et c’est seulement ainsi qu’il a trouvé la vraie paix,
non pas celle du monde, mais celle de Dieu. Et moi ? Est-ce que je m’agrippe de
toutes mes forces à ma tranquillité ou bien est-ce que je me laisse déranger
par la voix du Seigneur? » Et il termine par cette prière :
« Seigneur, tu n’es pas venu apporter la paix, mais la division.
Je t’en prie, divise-moi ! Divise le bon grain et l’ivraie qui sont en moi,
sépare-moi du péché et de la médiocrité ! Délivre-moi de tout ce qui m’éloigne
de toi ! Sainte Vierge Marie, je t’en prie, accorde-moi la vraie paix, la paix
que seul ton Fils peut me donner ! »
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