Le repas chez Lévi (détails). Paul Véronèse, 1573
A la veille de ce premier dimanche de
carême, alors qu’Isaïe poursuit ses conseils pour un jeûne authentique (faire disparaitre
les paroles malfaisantes, donner à ceux qui ont faim… Is. 58, 9-10), Jésus
festoie à la grande réception donnée en son honneur et en compagnie des
pécheurs, pour lesquels Il est venu. Ne nous a-t-Il pas dit hier qu’il sera
temps de jeûner quand l’époux ne sera plus là !
Oui Jésus appelle Lévi qui deviendra
Matthieu ; même les autres appelés ont du se poser des questions, pourquoi
ce traitre qui pactise avec l’ennemi, qui s’enrichit sur notre dos… Pourtant,
c’est cet individu peu recommandable qui abandonne tout, se lève et suit Jésus.
C’est cela la vraie conversion, et avant de tout quitter, il veut témoigner
auprès de ses amis, il organise un grand repas et Jésus est à l’aise au milieu
d’eux. « La compassion de Jésus est plus puissante que les
critiques et les sarcasmes de ceux qui enferment la Loi. Jésus vit et dit haut
et fort sa lecture de la Loi. Il espère peut-être pouvoir être compris et
suivi. Nous savons que cela le mènera à la Croix. Jésus-Christ, aide-moi à
ouvrir mon regard et à chercher la vie dans chaque personne que je rencontrerai
aujourd’hui. » (Une oblate de l’Assomption dans le commentaire du jour).
Bien des leçons sont à tirer de ce passage (Luc 5, 27-32) comme le
fait remarquer le Père Matthieu Boo
d’Arc : « Cet Évangile est aussi l’occasion de porter un
regard différent sur les autres. Un regard de miséricorde sur ceux que nous
jugeons si facilement, en particulier dans nos paroisses ou mouvements. Si le
Christ a choisi un traître (il s’agit ici de Lévi) pour faire partie des
douze apôtres, qui suis-je pour me scandaliser du curé, de la sacristine, du
responsable de la préparation au baptême, etc. ? Dieu ne serait-il pas
capable de faire des merveilles dans son Église à travers ces personnes que je
juge tellement inadéquates ? Un regard missionnaire aussi : combien
de personnes n’ai-je pas rencontré au travail, en famille, parmi mes amis, qui
vivent bien loin de Dieu ? Peut-être le Christ veut-il se servir de moi
pour les appeler à se convertir, à suivre les pas de saint Matthieu… »
Et Matthieu Boo d’Arc termine par cette prière :
« Seigneur Jésus, en ce début de Carême, viens me
convertir. Donne-moi cette impulsion de ta grâce, de ton Esprit Saint, pour
reprendre une fois de plus le chemin étroit qui mène à la vie. Donne-moi envie
de te suivre, de tout laisser pour toi. Romps mes habitudes de péché et de
médiocrité qui m’entravent si bien ! Ô Seigneur, je crois qu’en ce Carême
tu veux transformer ma vie. J’ai confiance en ta grâce. Aide-moi ! »
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