« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde
! »
Dans l’ évangile du jour (Matthieu 11, 20-24) Jésus, à la
manière des prophètes, prononce des malédictions à l’encontre des villes qui
n’ont pas accueillies sa Parole malgré les miracles qu’Il a accompli pour l'accréditer. Bien des méditations et des commentaires font l’impasse sur ce
texte et préfèrent nous orienter vers Moïse, objet de la première lecture
(Exode 2, 1-15). Il est vrai que les paroles sont violentes, voir injurieuses,
comparer les villes d’Israël à Tyr ou à Sidon, pire encore, à Sodome, devait
être particulièrement humiliant pour les contemporains de Jésus.
Si Jésus ne montre pas ici sa soif de paix et de miséricorde,
il nous faut comprendre sa souffrance et son indignation de voir que « les
siens ne l’ont pas reçu ! »
« Pourquoi cette sévérité de Jésus ? écrit une Sœur du Carmel
de Frileuse. Ce n’est pas pour lui-même que Jésus réagit mais parce que ce
peuple n’a pas su reconnaître la visite de Dieu. Il n’a pas su reconnaître que
tous les signes accomplis pour guérir et pardonner étaient un appel à changer
de vie. Jésus n’a pas été reconnu dans sa mission, celle que le Père lui a
confiée. Les miracles de Jésus, ces actes de puissance et de bonté sont un
appel à croire au Royaume, comme les hauts faits d’un Dieu qui, par son envoyé,
transmet sa miséricorde et son amour. La grande souffrance de Jésus pendant sa
vie terrestre fut l’endurcissement de son peuple à qui Il avait consacré le
meilleur de Lui-même. »
Et la Sœur de
conclure : « Que ce soit pour nous un appel à écouter Jésus nous
parler du Père. Il nous invite à croire et à ouvrir notre cœur au message de
Dieu. Entre Dieu et l’homme, il y a avant tout des relations de miséricorde. »
« Sois
mon Maître, Seigneur, viens m’instruire… Mes oreilles sont sourdes et ne
peuvent entendre ta voix. Mes yeux clos ne peuvent discerner les signes de ta
présence; toi seul peux déboucher mes oreilles, dessiller mes yeux, purifier et
renouveler mon cœur. Apprends-moi à m’asseoir à tes pieds, comme Marie, et à
écouter ta Parole. Amen. »
(Cardinal John Henry Newman)
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