23 juillet 2023 Le bon grain et l'ivraie

 

« Laissez les pousser ensemble jusqu’à la moisson. »

 

Oui, le Seigneur ne sème que le bon grain, et pourtant l’ivraie ne manque pas dans le champ ! « C’est un ennemi qui a fait cela » et cet « ennemi » est toujours à l’œuvre dans notre monde, dans notre Église, dans nos cœurs !

Quelle attitude adopter face à ce constat ? Pleins de bonne volonté nous sommes tentés de demander au Seigneur : « Veux-tu donc que nous allions l’enlever ? » mais ce n’est pas la logique du Royaume, faite de patience et de respect de la liberté… De toute façon, avec nos simples moyens humains, serions-nous sûrs d’être vainqueurs ?

La sœur du Carmel de Frileuse qui assure la méditation du jour écrit : «  Jésus sème la Parole dans nos cœurs, dans nos ­réalités humaines. Un ennemi vient y semer, de nuit, des graines de malheur. Fruits de vie, fruits de mort, poussent ensemble dans nos cœurs partagés, dans notre monde fragile. Devant ce constat, un zèle intempestif nous pousse à vouloir trancher immédiatement entre le bon et le mauvais, alors que les « herbes » risquent de se confondre dans nos jugements hâtifs. Le Royaume croît lentement, le Maître patiente. Il lui importe de ne pas risquer d’arracher des fruits de vie en supprimant les forces de mal…     La parabole nous amène à découvrir le visage d’un Dieu qui s’est incarné dans un monde en croissance lente et tâtonnante, qui donne à chacun son temps, sa liberté, pour laisser grandir le bon grain. Même le fruit de mort le plus ingrat et horrible, la Croix de Jésus, quand il est brûlé par l’Amour, ­devient fruit de vie, entrée dans la moisson de la Résurrection. C’est jusque-là que la parabole nous fait signe. »

Quant à Jean Paul Sagadou, il nous fait remarquer : « Face à la présence mystérieuse du Mal dans le monde, le chrétien ne doit pas vivre de résignation et de désespoir, mais de combat et d’espérance. Du reste, le plus important pour lui n’est pas d’expliquer le Mal, mais de s’en libérer. La victoire sur les puissances des ténèbres a été définitivement acquise par la mort et la résurrection du Christ. Désormais, nous avons à vivre de la mystique du semeur : agir, faire ce que nous avons à faire et, pour le reste, faire confiance à Dieu, le maître de la nature. »

« Esprit Saint, nous ne savons pas prier comme il faut. Viens au secours de notre ­faiblesse pour que nous ne nous découragions pas ­devant tant d’ivraie dans notre cœur, dans notre Église, dans nos communautés humaines. Puisque ce que Dieu veut c’est la croissance de son Royaume de vie, interviens pour nous en nous tenant dans ­l’action de grâce et la confiance pour les gerbes de paix, de ­fraternité, qui mûrissent mystérieusement dans l’aujourd’hui confus et trouble de notre terre des hommes. »

 



Commentaires