C’est une femme, une
étrangère, une cananéenne, elle ose s’adresser à Jésus en public, elle
l’appelle Seigneur et lui adresse la plus belle des prières : « Prends
pitié de moi, Seigneur ! » Elle ne supplie pas pour elle-même, mais pour
sa fille, elle croit, elle sait que ce « Fils de David » est son
dernier recours !
Jésus l’ignore, les
disciples la repoussent, mais elle persiste : « Seigneur viens à mon
secours ». « Le silence de Dieu est
pédagogique, écrit frère Edgar Maldonado, il nous encourage à persévérer dans
la prière, à insister pour nous aider à savoir ce que nous voulons. Persévérons
dans la prière en reconnaissant que le Seigneur seul sauve ! »
Anne
Da intitule son commentaire « l’audace tranquille de la foi », et
cette audace paie. Jésus voit que la volonté de cette femme est en harmonie
avec la sienne, sa foi est donc efficace : «Femme,
grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
« Nous sommes exaucés quand nous entrons pleinement dans la volonté
de Dieu, quand nous commençons à aimer, un peu, comme Il aime : « Que
tout se passe comme tu le veux », répond Jésus à la mère, et sa
fille guérit à l’instant. « Ton désir, c’est ta prière », dit saint Augustin.
Lorsque nous voulons profondément que l’autre vive et que nous avons en nous la
conscience aiguë de la grandeur de son existence, notre désir est accordé à
celui du Christ et nous prions en Lui, avec Lui. Alors notre amour prend sa
pleine mesure et sa pleine force dans la foi, chassant les démons, tirant
l’autre hors de son abîme. Voici le plein accomplissement de la foi. »
(Alexia Tisserand, dans La Croix)
« Ton désir,
c’est ta prière
Que ton désir soit
devant Lui, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. (…)
Il est dans l’âme une
autre prière, intérieure celle-là et qui n’a pas de cesse, c’est le désir. Si
tu veux ne pas cesser de prier, ne cesse pas non plus de désirer.
Ton désir continuel
sera ta voix continuelle. Tu tomberas dans le mutisme, si tu laisses retomber
ton amour. Le refroidissement de la charité, c’est le mutisme du cœur ; la
flamme de la charité, c’est le cri du cœur. » (Saint Augustin)
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