20 aout 2023 La cananéenne

 

C’est une femme, une étrangère, une cananéenne, elle ose s’adresser à Jésus en public, elle l’appelle Seigneur et lui adresse la plus belle des prières : « Prends pitié de moi, Seigneur ! » Elle ne supplie pas pour elle-même, mais pour sa fille, elle croit, elle sait que ce « Fils de David » est son dernier recours !

Jésus l’ignore, les disciples la repoussent, mais elle persiste : « Seigneur viens à mon secours ». « Le silence de Dieu est pédagogique, écrit frère Edgar Maldonado, il nous encourage à persévérer dans la prière, à insister pour nous aider à savoir ce que nous voulons. Persévérons dans la prière en reconnaissant que le Seigneur seul sauve ! »

Anne Da intitule son commentaire « l’audace tranquille de la foi », et cette audace paie. Jésus voit que la volonté de cette femme est en harmonie avec la sienne, sa foi est donc efficace : «Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » 

« Nous sommes exaucés quand nous entrons pleinement dans la volonté de Dieu, quand nous commençons à aimer, un peu, comme Il aime : « Que tout se passe comme tu le veux », répond Jésus à la mère, et sa fille guérit à l’instant. « Ton désir, c’est ta prière », dit saint Augustin. Lorsque nous voulons profondément que l’autre vive et que nous avons en nous la conscience aiguë de la grandeur de son existence, notre désir est accordé à celui du Christ et nous prions en Lui, avec Lui. Alors notre amour prend sa pleine mesure et sa pleine force dans la foi, chassant les démons, tirant l’autre hors de son abîme. Voici le plein accomplissement de la foi. » (Alexia Tisserand, dans La Croix)

« Ton désir, c’est ta prière

Que ton désir soit devant Lui, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. (…)

Il est dans l’âme une autre prière, intérieure celle-là et qui n’a pas de cesse, c’est le désir. Si tu veux ne pas cesser de prier, ne cesse pas non plus de désirer.

Ton désir continuel sera ta voix continuelle. Tu tomberas dans le mutisme, si tu laisses retomber ton amour. Le refroidissement de la charité, c’est le mutisme du cœur ; la flamme de la charité, c’est le cri du cœur. » (Saint Augustin)

 

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