« le Fils de l’homme va être livré aux
mains des hommes. »
Les disciples sont déboussolés, en fait ils attendaient un
Messie libérateur et tous les miracles emportent admiration et espérance. Jésus
annonce alors cette chose importante de sa souffrance et de sa mort ; sa
victoire sera celle sur la mort !
Dans son commentaire, Sœur Nathalie
écrit : « Car il s’agit d’éviter un malentendu fatal sur sa
personne. Les foules fascinées par ses miracles seraient, en effet, tentés de
le considérer comme un surhomme faisant advenir sans effort un monde idyllique.
Or, à ceux qui le suivront jusqu’au bout, le Messie attendu se révélera
progressivement comme l’Amour qui se donne jusqu’à l’extrême afin de rejoindre
chacun au plus profond de sa souffrance, voire même de son péché. Paul Claudel
sut le dire en des mots si justes : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est
même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa
présence. » Nous voici donc au cœur de notre foi
chrétienne : l’annonce de la croix, là même où se vit et où se manifeste
le sommet de l’Amour. » (La Croix, vendredi 29/9/23).
Dans
le « courrier » du même jour, un lecteur écrit un texte qui peut nous
aider à réfléchir, à comprendre et à prier : « Dans la nouvelle
traduction du Missel, juste après le Notre Père, une nouvelle formule a été
retenue :« Soutenus
par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l’abri de toute
épreuve. » Quel choc ce fut pour nous d’entendre cette phrase,
nous qui avons perdu, il y a quatre ans, notre fils de 24 ans d’un
accident cardiaque. Non, ni Dieu, ni sa miséricorde ne nous ont mis à l’abri de
cette épreuve. Nous avons découvert, au travers de cette épreuve, que Dieu
n’était pas celui auquel nous croyions auparavant. Le livre L’Autre Dieu, de
la théologienne protestante Marion Muller-Colard, nous a éclairés. Comme elle,
nous croyions que, parce que nous allions à la messe et que nous n’étions pas
trop tordus, Dieu nous « mettrait à l’abri de toute épreuve ». Ça n’a pas
marché… Nous ne pouvons pas négocier de contrat avec Dieu. Le curé de notre
paroisse de vacances (…) le justifie ainsi : « Dieu ne nous protège de rien
mais il nous sauve par son amour. »
Il
ne s’agit pas pour nous de donner une nouvelle image de Dieu (…) mais le décès
de notre fils nous a fait découvrir ce qu’Il n’était pas. Une amie religieuse
ermite nous a parlé de cette démarche qui consiste à « définir » Dieu en
partant de ce qu’Il n’est pas plutôt que de ce qu’Il est. Heureusement, les psaumes
nous apprennent à crier notre colère au Seigneur comme le 12, « Combien de
temps, Seigneur, vas-tu m’oublier ? » (…)Et pourquoi pas,
aller jusqu’à Lui enjoindre de nous demander pardon pour la mort de notre
fils ? »
« Jésus, par ta vie, tu viens
transformer nos vies et nos critères. Tu nous montres le chemin, la vérité et
la vie. Ouvre mon cœur et mon intelligence à ta personne. Dans le chemin de la
contemplation, en m’offrant à ton grand mystère, je te découvrirai davantage. »
(Clarisse Desclèves, consacrée
de Regnum
Christi)
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