Quand
les coquins s’acoquinent c’est rarement en faveur de, mais souvent contre
quelqu’un ou quelque chose. Telle est le cas de l’alliance des pharisiens et
des partisans d’Hérode qui s’unissent pour piéger Jésus en prenant prétexte de
l’impôt à César. S’il répond OUI, les uns le traiteront de collaborateur, s’il
répond NON, les autres le traiteront de rebelle. Ils viennent donc tout
mielleux demander conseil, employant, pour ne pas susciter la méfiance, la
tactique du renard « tout flatteur vit au dépend ce celui qui
l’écoute ». Mais Jésus n’est pas sensible à la flatterie et les prend à
leur propre piège. « Montrez moi la monnaie de l’impôt ». Ils
présentent un denier à l’effigie de César, monnaie contraire à la Loi « tu
ne feras pas d’image taillée » et de ce fait ne pouvant pas être utilisée
dans le temple. « Alors, une fois de plus, écrit le Père José dans son édito, Jésus
les renvoie à eux-mêmes. Puisqu’ils prétendent être fidèles et chercher le
chemin de Dieu, qu’ils donnent à Dieu ce que Dieu attend d’eux : la
transparence du cœur. Qu’ils cessent d’avoir un double langage. Jésus
m’invite à mon tour à faire la vérité dans ma vie. Il me renvoie à
moi-même. Venant à l’église, je peux passer pour un « bon chrétien ».
Mais où en suis-je dans ma vie de tous les jours : hypocrite ou
transparent ? »
« Rendez à César ce qui est à César et à
Dieu ce qui est à Dieu ». Il ne s’agit pas de séparer de façon absolue le
politique du religieux, mais de les articuler : « Les deux sphères ne sont pas hermétiques, commente le Frère Maximilien
Launay. Car César n’est pas à mettre sur le même plan que Dieu. Dès lors, tout
en laissant à César sa juste place – celle de régir l’ordre social et
politique du monde –, il nous faut assurer à Dieu la sienne, qui se
définit non par son pouvoir mais parce qu’il reçoit : notre louange et notre
adoration. Pour le chrétien, les deux sphères s’articulent. C’est en ce
sens qu’on comprend le pape François lorsqu’il écrit, dans Fratelli
tutti (2020) : « Si l’Église respecte l’autonomie de la politique, elle ne limite
pas pour autant sa mission au domaine du privé. Au contraire, “elle ne peut ni
ne doit (…) rester à l’écart” dans la construction d’un monde meilleur » (n°276).
Il continue en affirmant que l’Église « n’entend pas revendiquer des pouvoirs temporels ». Charge
à chaque fidèle de « ne pas renoncer à la dimension politique de l’existence ».
Au contraire, donnons à César ce qui est juste, mais surtout à Dieu notre
adoration. »
« Seigneur
Jésus, je voudrais tellement que le monde soit plus juste et imprégné de ta
paix et de ton amour. Que ma façon d’agir et de m’engager dans ma famille, dans
mon travail, dans la vie associative puisse être un témoignage au monde de la
beauté d’une vie donnée tout à toi.
Seigneur, que mon amitié avec toi devienne
chaque jour plus réelle et sincère. Qu’elle ne reste pas seulement au niveau
des bonnes intentions, mais qu’elle puisse s’exprimer en vérité et en actes
dans ma vie quotidienne. Viens, Seigneur, dans mon cœur et dans ma vie. Viens
transformer le monde autour de moi. Que ma prière puisse être une porte ouverte
à ta présence et à ton action dans le monde. » (Père Richard Tardiff, LC).
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