22 octobre 2023 Rendez à César...

 

Quand les coquins s’acoquinent c’est rarement en faveur de, mais souvent contre quelqu’un ou quelque chose. Telle est le cas de l’alliance des pharisiens et des partisans d’Hérode qui s’unissent pour piéger Jésus en prenant prétexte de l’impôt à César. S’il répond OUI, les uns le traiteront de collaborateur, s’il répond NON, les autres le traiteront de rebelle. Ils viennent donc tout mielleux demander conseil, employant, pour ne pas susciter la méfiance, la tactique du renard « tout flatteur vit au dépend ce celui qui l’écoute ». Mais Jésus n’est pas sensible à la flatterie et les prend à leur propre piège. « Montrez moi la monnaie de l’impôt ». Ils présentent un denier à l’effigie de César, monnaie contraire à la Loi « tu ne feras pas d’image taillée » et de ce fait ne pouvant pas être utilisée dans le temple. « Alors, une fois de plus, écrit le Père José dans son édito, Jésus les renvoie à eux-mêmes. Puisqu’ils prétendent être fidèles et chercher le chemin de Dieu, qu’ils donnent à Dieu ce que Dieu attend d’eux : la transparence du cœur. Qu’ils cessent d’avoir un double langage. Jésus m’invite à mon tour à faire la vérité dans ma vie. Il me renvoie à moi-même. Venant à l’église, je peux passer pour un « bon chrétien ». Mais où en suis-je dans ma vie de tous les jours : hypocrite ou transparent ? »

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il ne s’agit pas de séparer de façon absolue le politique du religieux, mais de les articuler : « Les deux sphères ne sont pas hermétiques, commente le Frère Maximilien Launay. Car César n’est pas à mettre sur le même plan que Dieu. Dès lors, tout en laissant à César sa juste place – celle de régir l’ordre social et politique du monde –, il nous faut assurer à Dieu la sienne, qui se définit non par son pouvoir mais parce qu’il reçoit : notre louange et notre adoration. Pour le chrétien, les deux sphères s’articulent. C’est en ce sens qu’on comprend le pape François lorsqu’il écrit, dans Fratelli tutti (2020) : « Si l’Église respecte l’autonomie de la politique, elle ne limite pas pour autant sa mission au domaine du privé. Au contraire, “elle ne peut ni ne doit (…) rester à l’écart” dans la construction d’un monde meilleur » (n°276). Il continue en affirmant que l’Église « n’entend pas revendiquer des pouvoirs temporels ». Charge à chaque fidèle de « ne pas renoncer à la dimension politique de l’existence ». Au contraire, donnons à César ce qui est juste, mais surtout à Dieu notre adoration. »

« Seigneur Jésus, je voudrais tellement que le monde soit plus juste et imprégné de ta paix et de ton amour. Que ma façon d’agir et de m’engager dans ma famille, dans mon travail, dans la vie associative puisse être un témoignage au monde de la beauté d’une vie donnée tout à toi.
Seigneur, que mon amitié avec toi devienne chaque jour plus réelle et sincère. Qu’elle ne reste pas seulement au niveau des bonnes intentions, mais qu’elle puisse s’exprimer en vérité et en actes dans ma vie quotidienne. Viens, Seigneur, dans mon cœur et dans ma vie. Viens transformer le monde autour de moi. Que ma prière puisse être une porte ouverte à ta présence et à ton action dans le monde. »
(Père Richard Tardiff, LC).

 

 

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