Seigneur, ouvre
nos cœurs à ceux que nous ne voyons pas
Qui est vraiment mon prochain ? En ce troisième
jour de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens la réflexion suivante
nous est proposée (texte du diocèse de
Cambrai)
« Le docteur de la loi voulait se justifier en
croyant que le prochain qu’il était appelé à aimer était quelqu’un qui
appartenait à sa religion et à son peuple. C’est là un instinct humain naturel.
En général, ceux que nous invitons chez nous ont le même statut social, la même
vision de la vie et les mêmes valeurs que nous. Il y a un instinct humain qui
nous pousse à préférer ce qui nous est familier. La même chose vaut aussi pour
nos communautés ecclésiales. Mais Jésus amène le légiste, et tout son auditoire,
à entrer plus en profondeur dans leur tradition, en leur rappelant l’obligation
de l’accueil et de l’amour de tous, quels que soient leur religion, leur
culture et leur statut social. L’Évangile nous enseigne qu’aimer ceux qui sont
comme nous n’a rien d’extraordinaire. Jésus nous conduit vers une vision plus
radicale de ce que signifie être humain. La parabole illustre d’une façon
parfaitement tangible ce que le Christ attend de nous : que nous ouvrions tout
grand notre cœur et que nous marchions sur ses pas, en aimant les autres comme
il nous aime. En effet, Jésus répond au légiste par une autre question montrant
que l’important n’est pas de savoir « qui est mon prochain », mais « qui s’est
révélé être le prochain de cet homme dans le besoin ». Notre époque
d’insécurité et de crainte nous confronte à une réalité où la méfiance et
l’incertitude marquent les relations. Voilà le défi de la parabole
d’aujourd’hui : de qui suis-je le prochain ?
« Dieu très aimant, qui as inscrit
l’amour dans nos cœurs, insuffle en nous le courage de regarder au-delà de
nous-mêmes, et de reconnaître notre prochain dans ceux qui sont différents de
nous, afin que nous puissions vraiment suivre Jésus Christ, notre frère et
notre ami, qui est le Seigneur pour les siècles des siècles. Amen. »
Evangile du jour, Marc 3, 20-21 :les proches de
Jésus veulent se saisir de lui, affirmant : « Il a perdu la tête ».
Le Père Alban Dumaillon fait le commentaire suivant :
« La
réalité est que ce sont ses proches qui sont déboussolés. Ils avaient une idée
de qui était Jésus et voilà qu’il se révèle tout autre. Tournis ! Ce que nous
pouvons très bien comprendre : qui n’a jamais été pris à revers par le message
du Christ ? Le mouvement œcuménique joue sur cette fibre : chacune de nos
Églises doit d’abord recevoir l’Évangile comme une parole renversante. À
défaut, elle risquera de se prendre elle-même pour la source de la vérité.
D’une certaine manière, toute rencontre entre frères d’Églises différentes
devrait être vécue comme une communion de déboussolés, qui cherchent à frais
nouveau le chemin du Christ. »
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