« C’est
chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. »
Hier chez Jean,
aujourd’hui chez Mattieu (26, 14-25), nous avons le récit du même repas. Avec
le temps, les souvenirs s’estompent, chacun reteint ce qui l’a marqué.
Aujourd’hui, nous sommes avant le repas et Judas sent le vent tourner, il pense
se mettre du côté du plus fort et en même temps en profiter. Attitude
terriblement humaine, je pense à la collaboration pendant la seconde guerre
mondiale, on trahit et on livre juifs et résistants pour être du côté du plus
fort et en tirer des avantages. Il ne s’agit pas de juger, bien au contraire et
même de me demander, en fonction des circonstances, dans quel camp je me serai
rangé ? Question que posait le Père
Jean-Paul Musangania dans son commentaire :
« Sommes nous, comme Judas Iscariote, des girouettes arrivistes,
sensibles au vent qui tourne ? Ou, résistants à tous vents, aimons nous comme
le Christ, jusqu’à donner notre vie? ».
Puis il y a ce « untel » chez
qui Jésus veut célébrer la Pâque. La Cène c’est un moment important et on ne
sait même pas chez qui elle a lieu. Peut-être pour que chacun se sente concerné,
« untel », c’est toi, c’est moi, c’est nous, c’est chez chacun
de nous que Christ veut venir célébrer la Pâque.
Dans La Croix, Frère Maximilien Launay
fait remarquer : « Ce Monsieur Untel est
chacun de nous. Il n’est plus un anonyme de l’évangile ; il a le visage de
chaque chrétien chez qui et pour qui le Christ vit sa Pâque. Demain commencent
les jours saints du Triduum pascal
pendant lesquels nous suivons le Christ en son Mystère pascal. Or, n’est-ce pas
pour me nourrir de lui-même que le Christ donnera son Corps et son Sang en
nourriture le soir du Jeudi Saint ? N’est-ce pas en pensant à moi qu’il priera
à Gethsémani et portera sa croix ? N’est-ce pas pour me sauver qu’il inclinera
la tête sur la croix en remettant son esprit ? Enfin, ne m’ouvrira-t-il pas les
portes du Royaume des cieux en ressuscitant le troisième jour ? En contemplant
les disciples venir préparer la Pâque chez Monsieur Untel, ravivons la
certitude que le Christ vient la vivre en nous et pour nous. »
« Jésus, tu me demandes de venir célébrer la Pâque
chez moi, dans mon cœur, ce lieu où tu demeures et j’aime t’y retrouver. Je me
recueille, je descends au plus intime de moi pour demeurer en toi et vivre avec
toi ta Passion et Résurrection. » (Amélie Perroy, consacrée de Regnum Christi
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