Jeudi
Saint
Le dernier repas du Seigneur, l’institution de L’Eucharistie,
saint Paul en parle aux Corinthiens dans sa première lettre (11, 23-26).
Bizarrement, dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jean (13,
1-15) ne reprend pas ce récit si important dans notre vie de chrétiens ;
il est entièrement consacré au « lavement des pieds »,
introduit par cette phrase : «Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima
jusqu’au bout. » Est-ce donc si important ? L’importance est capitale, ce geste
signifie le don total, l’amour absolu de celui qui se donne en se faisant le
plus petit, le serviteur. À première vue, c’est difficile à comprendre, le
Maître fait ce geste réservé à l’esclave, et, de plus en plein milieu du repas
signe d’amitié et de partage, signe de « communion ». Alors, pourquoi
s’abaisser ainsi ? Les apôtres sont sidérés, ils se laissent faire sans
vraiment comprendre le sens de ce geste. Pierre va encore se faire remarquer,
il ne peut pas accepter cela. Ce serait à lui de le faire ! Jésus lui
dit qu’il comprendra plus tard, il est nécessaire qu’il accepte comme tout le
monde d’être « purifié » par le Christ : « Si je ne
te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Dans sa méditation, Véronique Lévy
écrit : « Par ce geste du lavement des pieds, Jésus, l’agneau
bientôt immolé, librement et par amour, ouvre un chemin de charité, de pauvreté
joyeuse pour les apôtres et pour l’humanité entière. Il inaugure une pâque
nouvelle : Elle n’est plus le mémorial de la sortie d’Égypte, libération
de l’esclavage du peuple juif, mais le Sacrifice unique et éternel annoncé dès
la Genèse, victoire absolue, radicale, définitive de la Miséricorde et de la
Justice de Dieu. Séparation par le glaive et au creuset du cœur de ce qui est
pour la mort et de ce qui est pour Sa Vie ; pour Son Amour. Et ce qui
n’est pas donné est perdu… car - Celui qui veut sauver sa vie la
perdra mais qui la perd à cause de moi, la trouvera- ».
Jésus se
donne, Jésus se fait Serviteur, le Jeudi Saint, c’est la célébration de l’AMOUR.
« Tu nous appelles, Dieu notre Père,
à célébrer ce soir la très sainte Cène où ton Fils unique, avant de se livrer
lui-même à la mort, a voulu remettre à son Église le sacrifice nouveau de
l’Alliance éternelle ; fais que nous recevions de ce repas, qui est le
sacrement de son amour, la charité et la vie. Par Jésus, Christ, notre Sauveur.
Amen. »
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