Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
L’Assomption chez les catholiques, la Dormition
chez les orthodoxes, est une croyance qui remonte au IVe siècle,
illustrée par de nombreuses icônes. Sœur Bénédicte Rollin, de la communauté de
l’Assomption de Vilnius, en donne cette description : « Quand Marie
s’endort dans la mort, son âme quitte son corps. Le Christ apparaît. Il prend
dans ses bras l’âme de Marie, représentée par un bébé en signe de sa pureté et
l’amène dans le Royaume de Dieu. Les apôtres célèbrent les obsèques de Marie.
Puis les anges emmènent son corps au Paradis où il retrouve son âme. Éléments
légendaires qui ont alimenté la piété populaire… mais l’essentiel est
ailleurs. »
Cet ailleurs, Sœur Bénédicte en donne quelques éléments :
« L’accent est mis non sur un mouvement vertical d’ascension mais sur
l’initiative de Dieu. Dieu « assume » Marie avec tout son être, âme et corps.
Elle passe tout entière en Lui… L’Assomption est dans la logique de
l’Incarnation. Dans l’Incarnation, le Verbe divin devient chair et demeure
parmi nous. Dans l’Assomption, la chair de Marie est « divinisée » et va
demeurer en Dieu… La divinisation, c’est, selon les termes de Paul, - revêtir
les sentiments du Christ -, vivre - en Christ… réfléchir la gloire
du Seigneur- et se laisser transformer en cette même image, -allant
de gloire en gloire-… Marie nous apprend à être si petit qu’on est
saisi d’émerveillement : - Il s’est penché sur la petitesse de sa
servante !- s’exclame-t-elle dans son Magnificat. L’Assomption de
Marie nous appelle à une humble ambition !... Elle nous rappelle aussi
l’immense estime de Dieu et de son Église pour la vie humaine charnelle… Elle
invite à offrir, sans fausse humilité, tout – son corps, son cœur, son
intelligence, son travail… tout, car tout est matière à divinisation. Cet
horizon nous aide jour après jour à garder le cap et à accueillir le lent
processus que la grâce accomplit en nous. »
Cet ailleurs, Le pape Pie XII en
a fait un dogme dans sa constitution apostolique Munificentissimus Deus
du 1er novembre 1950 : «par l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous
proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que
Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie
terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste.»
L’ introduction de « Prions en
Église » invite à méditer dans le même sens : « Lune sous ses pieds,
étoiles pour couronne, Marie n’a pas rejoint le ciel munie d’une échelle, si ce
n’est celle de l’humilité. Elle n’a eu de cesse d’en gravir les échelons. Et
son bonheur, elle ne l’a pas cherché sous le feu des projecteurs, mais dans l’accueil
généreux de celui qui a pris chair en elle, et qu’elle a accompagné jusqu’à la
croix. Mère incomparable, c’est sur nous qu’elle veille aujourd’hui. »
C’est particulièrement vrai pour nous
français, depuis le vœu de Louis XIII, déclarant prendre la Vierge comme
protectrice et patronne du Royaume et faire du 15 août la fête nationale. La
révolution, Napoléon et notre "sainte laïcité" sont passés par là,
aussi depuis 1880, le 14 juillet remplace le 15 aout comme fête
nationale !
Le Père Laurent de Villeroché nous dit que
dans cette histoire « civile » de la fête de
l’Assomption : « La prise de conscience de cette histoire
peut rappeler aux chrétiens que leur « oui » à Dieu, à l’image de
Marie, est toujours à dire au cœur d’un pays précis où ils ont leurs racines et
qu’ils sont appelés à servir. Une des manières de servir son pays n’est-elle
pas d’y développer le goût de Dieu ? » Comme c'est vrai
particulièrement face à tout ce qui se passe actuellement !
« Marie, merci d’être si belle et si simple à la fois. Prends moi dans ton
Oui, apprends-moi, avec patience et espérance, à laisser Dieu être Dieu en moi. »
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