31 aout 2024 La parabole des talents

 

La parabole des talents

La parabole des talents fait partie de ces passages d’évangile qui me mettent mal à l'aise. Et si ce troisième serviteur c’était moi qui enterre ses talents au lieu de les faire fructifier ?  Il n’a rien fait de mal, mais parce qu’il n’a pas fait le bien, le Maître, pourtant miséricordieux,  « le jette dans les ténèbres extérieures ». Et cette morale étrange : « Celui qui n’a rien  se verra enlever même ce qu’il a ». Dans ma prière je demande alors au Seigneur qu’il m’aide à avoir confiance et me donne la force de faire fructifier les talents qu’Il me confie.

Dans la méditation proposée par La Croix, l’auteur termine ainsi : «  Les deux premiers serviteurs ne firent rien d’extraordinaire, le troisième rien de scandaleux. Mais ce dernier fut paralysé par la crainte. « Je savais que tu es un homme dur », affirme-t-il. Et cette analyse le conduisit à ne pas vouloir risquer de perdre son talent. La vision que l’on se fait du maître peut avoir des conséquences stimulantes ou paralysantes. Comme toute parabole celle-ci engage les chrétiens de chaque génération à tirer le meilleur de ce qu’ils auront reçu. Elle nous engage à voir en Dieu un maître aimant qui suscite généreusement notre liberté d’action. »

Un autre commentaire, celui de Sœur Blandine Lagrut éclaire, pour moi, cette parabole d’une façon  nouvelle.  Ce troisième serviteur, dit-elle, ne saisit pas que le Maître lui fait confiance, qu’il lui confie un trésor dont il a la responsabilité, mais « pensant n’avoir rien, il finit par tout perdre ». Il a pris peur et la peur est mauvaise conseillère !  

Sœur Blandine explique ensuite que dans cette histoire, il manque quelque chose, il y a un non-dit : «les serviteurs ont été témoins les uns pour les autres des dons reçus ; mais entre eux, la solidarité fait défaut…Ensemble ils devaient apprendre à devenir responsables du trésor ». Les deux premiers serviteurs auraient dû aider le troisième à réagir plutôt que d’avoir peur ; le troisième aurait dû demander de l’aide. Et d’ajouter : « Tel pourrait être le centre silencieux de la parabole : nous avons besoin des autres pour nous rappeler le don qui nous a été confié ». 

La confiance, la solidarité, le courage de faire appel aux autres pour donner le meilleur de nous-mêmes ; et, comme conclue la sœur : « Et si c’était vrai ? S’il nous fallait prendre au sérieux la capacité que nous avons à relayer les uns pour les autres les appels, les dons que nous avons reçus de Dieu ? ».

« Seigneur Jésus, merci pour les dons et les talents que tu m’as donnés. Merci pour tout le bien que tu m’as permis de faire dans ma vie. Voir les autres heureux, voilà mon bonheur ! Aide-moi, Seigneur, à profiter de ces dons pour te servir et t’aimer et pour aimer et servir mon prochain. Que je sache le faire avec humilité. Aide-moi, Seigneur, à ne pas tomber dans le piège de me comparer aux autres. Si quelqu’un réussit à faire plus de bien que moi, loué sois-tu, Seigneur ! Je m’en réjouis ! Si j’ai encore peur de m’engager, aide-moi, Seigneur, à avancer. Quels sont les talents, Seigneur, que je n’ai pas encore mis à ton service ? Montre moi comment les utiliser. » (Père Richard Tardiff, LC)

 

 

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