La parabole des talents
La parabole des talents fait partie de ces passages d’évangile qui me
mettent mal à l'aise. Et si ce troisième serviteur c’était moi qui enterre ses
talents au lieu de les faire fructifier ? Il n’a rien fait de mal,
mais parce qu’il n’a pas fait le bien, le Maître, pourtant miséricordieux,
« le jette dans les ténèbres extérieures ». Et cette morale
étrange : « Celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il
a ». Dans ma prière je demande alors au Seigneur qu’il m’aide à avoir
confiance et me donne la force de faire fructifier les talents qu’Il me confie.
Dans la méditation proposée par
La Croix, l’auteur termine ainsi : « Les deux premiers serviteurs ne firent
rien d’extraordinaire, le troisième rien de scandaleux. Mais ce dernier fut
paralysé par la crainte. « Je savais que tu es un
homme dur », affirme-t-il. Et cette analyse le conduisit à ne
pas vouloir risquer de perdre son talent. La vision que l’on se fait du maître
peut avoir des conséquences stimulantes ou paralysantes. Comme toute
parabole celle-ci engage les chrétiens de chaque génération à tirer le meilleur
de ce qu’ils auront reçu. Elle nous engage à voir en Dieu un maître aimant
qui suscite généreusement notre liberté d’action. »
Un autre commentaire, celui de
Sœur Blandine Lagrut éclaire, pour
moi, cette parabole d’une façon nouvelle. Ce troisième serviteur,
dit-elle, ne saisit pas que le Maître lui fait confiance, qu’il lui confie un
trésor dont il a la responsabilité, mais « pensant n’avoir rien, il finit
par tout perdre ». Il a pris peur et la peur est mauvaise
conseillère !
Sœur Blandine explique ensuite que dans cette histoire, il manque quelque
chose, il y a un non-dit : «les serviteurs ont été témoins les uns
pour les autres des dons reçus ; mais entre eux, la solidarité fait
défaut…Ensemble ils devaient apprendre à devenir responsables du trésor ».
Les deux premiers serviteurs auraient dû aider le troisième à réagir plutôt que
d’avoir peur ; le troisième aurait dû demander de l’aide. Et
d’ajouter : « Tel pourrait être le centre silencieux de la parabole :
nous avons besoin des autres pour nous rappeler le don qui nous a été
confié ».
La confiance, la solidarité, le courage de faire appel aux autres pour
donner le meilleur de nous-mêmes ; et, comme conclue la sœur :
« Et si c’était vrai ? S’il nous fallait prendre au sérieux la capacité que
nous avons à relayer les uns pour les autres les appels, les dons que nous
avons reçus de Dieu ? ».
« Seigneur
Jésus, merci pour les dons et les talents que tu m’as donnés. Merci pour tout
le bien que tu m’as permis de faire dans ma vie. Voir les autres heureux, voilà
mon bonheur ! Aide-moi, Seigneur, à profiter de ces dons pour te servir et
t’aimer et pour aimer et servir mon prochain. Que je sache le faire avec
humilité. Aide-moi, Seigneur, à ne pas tomber dans le piège de me comparer aux
autres. Si quelqu’un réussit à faire plus de bien que moi, loué sois-tu,
Seigneur ! Je m’en réjouis ! Si j’ai encore peur de m’engager, aide-moi,
Seigneur, à avancer. Quels sont les talents, Seigneur, que je n’ai pas encore
mis à ton service ? Montre moi comment les utiliser. » (Père Richard
Tardiff, LC)
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