« Quiconque accueille en mon nom un enfant
comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille »
« Si quelqu’un veut
être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous »
Penauds, les disciples se taisaient. Pour la deuxième fois, Jésus parle de
ses souffrances et de sa mort, passage obligé pour parvenir à la résurrection.
Pendant ce temps, ils discutent pour savoir qui est le plus grand. Un Messie
souffrant est incompréhensible et scandaleux. Ils ne retiennent que le triomphe
du Royaume et veulent savoir qui aura la première place (Marc 9, 30-37)
« À cette heure, ils (les disciples) ne
comprennent pas, écrit sœur Miriam Barreau dans la méditation du jour. Plus
encore, ils se chamaillent sur le classement au podium du meilleur d’entre
eux ! Comment nous en étonner ? Nous-mêmes, ne vivons nous pas sans cesse en un
décalage navrant vis-à-vis du mystère qu’il est venu accomplir ? Nous
l’écoutons dévotement l’instant d’une messe ou d’un prêche et à peine sortis
nous voilà capables de conversations cupides, jalouses ou calomnieuses ; à
moins que, dignes descendants des disciples de Jésus, nous ne nous querellions
au sujet de nos missions ecclésiales. »
Notre monde ressemble à cette attitude, en plus grand et en pire. Sa
logique est à l’inverse de celle du Christ : se faire serviteur, savoir
pardonner, être artisan de paix. Saint Jacques écrit : « La sagesse
qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante,
conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti
pris, sans hypocrisie. »
La source de toutes les misères, de tous les malheurs, de « toutes
sortes d’actions malfaisantes », c’est bien, comme le précise encore Saint
Jacques, « la jalousie et les rivalités » qui mènent aux guerres et
aux meurtres…
Savoir se mettre à la dernière place, savoir être comme un enfant,
accueillir en nous cet esprit d’enfance dont Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a
si bien donné l’exemple. Patrick Laudet écrit : « Si Jésus nous
demande d’accueillir l’enfant en son nom, ce n’est pas seulement pour bénir
l’enfance et en célébrer l’attachante beauté. Accueillir l’enfant, sa
petitesse, sa fragilité, sa dépendance, son manque (toute chose que notre temps
supporte mal), c’est en profondeur accueillir le Christ lui-même et à travers
lui, se remettre devant le mystère du Père, dont il est l’envoyé. »
« Seigneur tout
puissant,
tu n’as pas craint de te faire enfant parmi les hommes.
L’enfance est
bafouée plus que jamais,
et tant en sont privés.
Envoie ton esprit d’enfance aux hommes de ce temps.
Répare les injures.
Au monde, donne la confiance et l’abandon des petits.
Donne-nous leur joie de vivre, leur joie à aimer. »
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