Tous les évangiles relatent des guérisons d’aveugles, en ce dimanche matin,
Marc (10, 46b-52) la guérison de Bartimée. On y retrouve ceux qui veulent faire
taire l’aveugle, c’est un importun. «Nous ressemblons à cette foule qui « passe »,
commente Michel Bertrand, en route vers Jéricho, qui n’a pas le temps de prêter
attention à l’aveugle mendiant. Elle a trop à faire pour accueillir l’appel de
celui qui est oublié au bord du chemin. » Première leçon, ne soyons pas
trop pressés au point de négliger ceux qui restent au bord du chemin, ces
pauvres pour lesquels nous avons prié hier, ne les oublions pas
aujourd’hui !
Mais l’aveugle ne se décourage pas, « il crie de plus belle »,
son cri, c’est celui de la foi. « Seigneur prends pitié de moi »,
ai-je la même foi quand j’implore le Seigneur au début de chaque messe, est-ce
que je prie sans cesse, sans me décourager, comme le Christ me le demandait
avant-hier ?
Si je persévère, pour moi aussi Jésus s’arrêtera «Car pour lui, poursuit
Michel Bertrand, rien n’est plus prioritaire que d’écouter l’appel, le cri, la
prière de celui qui souffre. Il est le Seigneur des précaires, c’est-à-dire de
ceux qui prient. Des mendiants qui crient vers lui, parce qu’ils savent que lui
s’arrêtera pour eux, afin de les libérer. Alors, comme l’aveugle guéri, chacun
pourra devenir, à son tour, témoin du salut de Dieu. Ce qui implique d’entendre
les appels de ceux qui sont marginalisés dans un monde de vitesse, de
performance. Savoir s’« arrêter » et entendre leurs cris, les porter jusqu’à
Dieu dans la prière et écouter sa volonté d’amour pour eux. Ce commandement que
Jésus adresse à ceux qui se pressaient autour de lui afin « qu’on lui
amène » le mendiant qui criait sa misère. »
« Seigneur Jésus, lumière du monde, sois béni pour ton attention à
tous ceux qui crient vers toi. Nous avons tendance à nous replier sur nos
fragilités ou à les refuser. Donne-nous assez de confiance pour te les
apporter au lieu de rester au bord du chemin avec ce qui nous retient. Ne
permets pas que le respect humain ou les remarques des autres entravent le
mouvement de notre foi. Tu nous invites à te suivre tels que nous sommes ;
donne-nous d’entendre ton appel et de savoir y répondre. » (Une Sœur du Carmel de
Frileuse)
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