Jésus, fils de David, fils d’Abraham
J’ai souvent allégrement sauté cette énumération de noms que je trouvais fastidieuse.
J’ai compris que c’était important pour les hébreux de prouver que le Messie
était bien celui qui venait réaliser la promesse faite à Abraham et renouvelée
à David. Des lectures m’ont fait découvrir la symbolique des chiffres, puis
l’importance des noms choisis, en particulier de ces femmes, pas toujours
recommandables, mais illustrant le terreau dans lequel le Christ s’enracine.
Vient cet aboutissement : « Jacob (pas celui que nous connaissons
par les écriture, le père de Joseph) engendra Joseph, l’époux de Marie, de
laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. » C’est donc par
Joseph qu’est établie la filiation avec David, et Joseph n’est que le père
adoptif. Marie est indirectement descendante de David, elle la toute pure
rejoignant les quatre femmes citées dans cette généalogie. Ce n’est peut-être
pas très orthodoxe, mais j’y voit comme l’affirmation du salut universel. Jésus
n’est pas venu sauver seulement le peuple juif, mais tous les peuples, tous les
humains, même ceux qui se sont écartés du droit chemin.
Plus autorisé que mes réflexions, je reprends une partie du commentaire de
Michel Bertrand dans La Croix : «Le mot
« genèse », utilisé dès le premier verset, présente la venue de Jésus
comme l’événement d’une nouvelle création. Il est la pleine réalisation du
dessein bienveillant de Dieu, déjà manifesté à travers les générations passées.
On remarque également, dans cette généalogie, les noms de quatre femmes, en
plus de celui de Marie. Tamar, l’incestueuse (Gn 38, 6-26), Rahab, la
prostituée (Jos 2), Ruth, la païenne (Rt), la femme d’Urie, l’adultère (2 Sm
11). Certaines, qui sont étrangères, attestent de la dimension universaliste du
salut en Christ. Il n’est plus réservé à quelques-uns, mais il est offert à
l’ensemble de l’humanité. L’humanité telle qu’elle est, avec ses limites et ses
fragilités. C’est ce que signifie aussi la présence de femmes, dont la
conduite, le mode de vie, les mœurs, sont pour le moins, « décalées »
par rapport aux normes éthiques. C’est cette histoire humaine, avec ses ombres
et ses obscurités que Jésus est venu habiter pour la conduire vers la lumière.
Celle que l’Avent attend et que Noël va célébrer. »
« Dieu, créateur et rédempteur du genre humain, tu as voulu que ton Verbe prenne chair dans le sein de Marie toujours vierge ; sois favorable à notre prière : que ton Fils unique, qui a pris notre humanité, nous donne part à sa vie divine. Lui qui vit et règne avec Toi et le Saint-Esprit."
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