« Aujourd’hui s’accomplit ce passage
de l’Écriture, que vous venez d’entendre. »
Le fils du charpentier commence à être connu dans la région, il déplace les
foules, mais il inquiète voisins et amis, ceux qui prétendent le connaître,
Marc nous disait qu’ils affirmaient : « il a perdu la tête ». Le
voici de passage à Nazareth, là où il a vécu, on lui demande quand même
de faire la lecture, et c’est le passage où Isaïe annonce la venue du Messie. « : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce
que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne
Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles
qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une
année favorable accordée par le Seigneur.
Pour tout commentaire Jésus dit simplement que ce texte s’adresse à lui, il
est ce Messie annoncé et il est heureux de l’annoncer dans sa ville, au milieu
des siens (Luc 4, 14-21). Après un moment d’étonnement, d’admiration peut-être,
la méfiance prend le dessus, ce n'est pas possible que ce soit lui, on le
connait, et, comme on dit : « que peut-il sortir de bon de
Nazareth ? »
Jésus lui-même n’a pas été « reçu », pourtant il a continué à
proclamer la Bonne Nouvelle, à en témoigner jusqu’à donner sa vie car la Parole
doit être proclamée « à temps et à contre temps ». Au début de
son récit, Saint Luc prend soin de prévenir qu’il ne s’agit pas d’un simple
récit historique, mais « d’un témoignage qui viendra nous toucher »
et l’Église rappelle ce texte avant l’annonce que Jésus
fait de sa messianité: « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture. »
C’est donc tout naturellement que ce dimanche soit
celui consacré à la Parole « pour comprendre l’inépuisable richesse qui
provient de ce dialogue constant de Dieu avec son peuple » comme l’écrit le
Pape François dans sa Lettre Apostolique « Aperuit illis » du 30
décembre 2019 « J’établis donc que le IIIe Dimanche du
Temps Ordinaire soit consacré à la célébration, à la réflexion et à la
proclamation de la Parole de Dieu. Ce dimanche de la Parole de Dieu viendra
ainsi se situer à un moment opportun de cette période de l’année, où nous
sommes invités à renforcer les liens avec la communauté juive et à prier pour
l’unité des chrétiens. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence temporelle :
célébrer le Dimanche de la Parole de Dieu exprime une valeur
œcuménique, parce que l’Écriture Sainte indique à ceux qui se mettent à
l’écoute le chemin à suivre pour parvenir à une unité authentique et
solide. »
Nous tous, catholiques, orthodoxes ou protestants, écoutons nous vraiment cette Parole de Dieu dont nous avons mission de
témoigner. Corrigeons notre vision étroite où « trop souvent nous ne
percevons que nos désaccords confus, oubliant qu’un seul Seigneur a accordé à
tous sa grâce salvatrice et que nous avons part à l’unique Esprit qui nous
conduit à l’unité. Fréquemment rendus sourds par notre orgueil, nous obéissons à
nos propres lois et traditions humaines et négligeons l’amour que nous sommes
appelés à partager en tant que peuple justifié par le sang du Christ. »
(Diocèse de Martinique).
« Dieu notre Père, tu envoies ta Parole sur la
terre, rapide ton Verbe la parcourt. Or, souvent je suis lent à l’accueillir
dans les contraintes de la vie personnelle, dans une nouvelle disposition prise
par les autorités. Je veux renoncer à tout retranchement personnel et devenir
pauvre devant toi et dans ma communauté, afin que tu sois béni par-dessus toute
chose.
Ô Jésus, dans la foi que tu m’annonces par
tes ministres, je veux ouvrir mes yeux, me détacher de mes jugements qui
m’enferment, lever le joug de l’oppression que j’exerce sur autrui et professer
ma foi en cette ère nouvelle de grâce dans laquelle tu règnes sur toute
créature dans une loi d’amour pour tous les siècles et pour toute éternité.
Amen. » (Père Jaroslav de Lobkowicz, LC)
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