Manchot, borgne ou boiteux
Cette façon de parler de Jésus m’interpelle, quand je me suis fait opérer
de la cataracte, j’avais peur, j’ai retardé cette opération, perdre la vue
me parait la chose la plus pénible et je rends grâce que tout se soit bien
passé. A y réfléchir, c’est vrai qu’il vaut mieux être borgne ou boiteux si
c’est le prix à payer pour entrer dans le Royaume ! Par ces paroles Jésus
veut nous faire comprendre l’importance, la primauté de la vie éternelle sur la
vie matérielle, la nécessité des efforts pour se rapprocher de Dieu, comme nous
en aurons l’occasion avec le carême qui arrive.
« Par de telles paroles, dit l’abbé Marts, nous sommes invités à prendre au
sérieux le don de la vie que Dieu nous a fait. Nous sommes nés sur terre pour
nous ouvrir à une vie plus grande, la vie éternelle. Et cela est prioritaire
sur tout le reste. Il s’agit donc de rompre sans hésiter avec tout ce qui nous
détourne de suivre le Christ sur le chemin de la Vie éternelle. »
Et Christophe Roucou écrit : « Métaphores,
peut-être ? Appels, sûrement à une vraie conversion, quitte à laisser
tomber une partie de nous-mêmes. Aux yeux de Dieu, ce n’est pas le « look » qui
compte pour entrer dans le Royaume, mais la vérité de nos cœurs et de nos vies. »
Le Père Roucou relève aussi la fin de ce passage d’évangile :
« Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous » : invitation
à devenir des hommes et femmes de foi, sans crainte, de réagir aux événements
du monde en chrétiens animés non pas par des « valeurs chrétiennes » mais par
l’Esprit du Christ. Ces versets étonnants, à première lecture, peuvent devenir
une vraie relecture de notre vie à la lumière de l’appel du Christ ! »
Oui, être ce sel qui donne goût à la vrai vie pour moi et pour les
autres ; être artisan de paix, priez pour la paix surtout en ce moment où
la folie des hommes la menace à nouveau.
« Entends ma voix, Seigneur, car c'est celle des victimes de toutes les
guerres et de toutes les violences entre les individus et les peuples.
Entends ma voix, car c'est celle de tous les enfants qui souffrent et qui
souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et la
guerre.
Entends ma voix, quand je te prie d'insuffler dans le cœur de
tous les humains la sagesse de la paix, la force de la justice et la joie de
l'amitié.
Entends ma voix, car je te parle pour les multitudes qui, dans tous les
pays et en tous les temps, ne veulent pas la guerre et sont prêtes à parcourir
la route de la paix.
Entends ma voix et donne-nous la force de savoir répondre toujours à la
haine par l'amour, à l'injustice par un total engagement pour la justice, à la
misère par le partage.
Entends ma voix, ô Dieu, et accorde au monde ta paix éternelle Amen.» (St Jean-Paul II)
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