Aimez vos ennemis
Un ministre de l’Intérieur se voulait gentil avec les gentils
et méchant avec les méchants, il n’était pas sur la même longueur d’onde que
Jésus qui me demande d’être gentil avec les méchants. Pourtant, je me vois mal
dire à un Ukrainien de ne pas riposter au méchant et d’aimer son ennemi. Je
comprends le message de Jésus dans la ligne de l’amour du prochain quel qu’il
soit, mais je ne pense pas qu’Il me demande de me laisser faire sans rien dire,
ni de me jeter dans les bras de celui qui me veut du mal.
Jésus part de la loi du talion « œil pour
œil » qui était déjà un progrès par rapport aux pratiques antérieures.
Comme le commente Sœur Bénédicte Rollin : « ll s’agit de ne pas
entrer dans la spirale de la violence. De ne pas laisser le désir spontané de
vengeance et de représailles polluer notre cœur. Seuls les doux peuvent
désarmer la brutalité. Évitons le piège d’une interprétation littérale et
laissons Jésus (qui n’est pas un mou !) rejoindre en notre cœur ce lieu parfois
bien caché d’où, à tout moment, peut jaillir la violence. »
Aimer ses ennemis, c’est ne pas voir uniquement l’ennemi, mais voir
l’homme, l’enfant de Dieu qu’il est, tout autant que je le suis. Jésus me dit
de prier pour lui et de le saluer, c’est à dire de le reconnaitre en tant
qu’homme. Dans une situation de guerre par exemple ce serait de respecter un
prisonnier, donc bannir la torture ou l’humiliation. Dans nos conflits
quotidiens, ne pas ignorer l’adversaire et toujours chercher à se réconcilier,
ce qui demande courage et humilité et nécessite un coup de main de l’Esprit,
donc penser à le Lui demander.
« Je veux aujourd’hui encore, Jésus, gravir la montagne avec toi.
T’écouter, me laisser interpeller, déranger, brûler. Toi seul peux changer mon
cœur étroit en cœur d’enfant du Père. Seigneur Fais de moi un instrument de ta
paix :
Là où est la haine,
que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union…
Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé
qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer. » (Saint François
d’Assise)
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