« Si ton frère vient à pécher… »
Dans
le temps, on appelait cela « la correction fraternelle ». Oser dire à
un ami qu’il se trompe ou qu’il a tort est la plus belle preuve d’amitié et
cela pour une bonne raison, c’est que nous risquons de perdre cet ami, s’il le
prend mal ! Cela dépend aussi de mon intention profonde. Il ne s’agit pas
d’un règlement de compte, de « lui dire ses quatre vérités », de
vouloir à tout prix le convaincre, ce qui risquerai de faire plus de mal que de
bien.
Jésus veut que ce soit la charité,
l’amour qui conduit nos pas. « Nous sommes invité, écrit Roger
Berthol, à faire preuve de discrétion en n’ébruitant pas les choses. Agir
de la sorte, c’est agir au nom de l’amour, de la miséricorde, afin de gagner le
frère et non de le perdre en courant le risque de l’enfoncer davantage dans son
mal. »
L’invitation de Jésus est surtout
de ne pas juger, « ne jugez pas et vous ne serez pas jugé », mais
aussi de ne pas condamner : « l'on vous mesurera avec la mesure dont vous
mesurez ». Attention à la paille et à la poutre ! Ce frère qui vient
à pécher, c’est aussi moi ! « Nul
dans l’Église, écrit Michel Bertrand dans « La Croix », ne peut se
considérer comme toujours irréprochable. En cas de différend ou de faute au
sein de la communauté, ce qui doit donc prévaloir n’est pas un esprit de
jugement, ni un pouvoir de condamnation ou d’exclusion de l’autre. Ce texte
exhorte avant tout à l’attention, la patience, la bienveillance, la miséricorde
afin de témoigner de celles dont Dieu fait preuve à l’égard de
chacun. »
« S’il t’écoute, tu as gagné
ton frère » dit Jésus ; tu as évité une rupture ou un malentendu qui
entraine parfois de douloureuses séparations. Je pense aussi, qu’une fois de
plus, il y a en arrière-plan l’invitation au pardon. Je pense une nouvelle
fois à l’assassinat d’un prêtre, le Père Olivier Maire ; par-delà l’horreur
et l’émotion des témoignages de prêtres ou de laïcs, j’ai senti, tout en
souhaitant que justice soit faite, un souci de pardon, avec même des prières
pour le meurtrier (Comme Saint Jean-Paul II priait pour son agresseur qu’il est
allé pardonner dans sa prison). La réaction d’une dame m’a fait sourire,
parlant du Père Olivier, elle dit : « il était si bon, qu’est-ce
qu’il a pu faire de mal pour mériter çà ? » Et malgré moi j’ai
pensé : « Il était tellement bon, qu’il a mérité de suivre le Christ
jusqu’au bout, qu’il a été jugé digne du martyre ». Il est certainement
devenu cette graine qui portera beaucoup de fruits.
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